Grève du contrôle aérien: les compagnies doivent annuler 70% des vols à Paris-Orly ce samedi

Grève des contrôleurs aériens en 2022 à l'aéroport de Roissy, en juin 2022 - JULIEN DE ROSA / AFP
La Direction générale de l'Aviation civile a demandé ce vendredi aux compagnies aériennes d'annuler préventivement 70% des vols à Paris-Orly ce samedi, en raison de l'appel à la grève d'un des principaux syndicats de contrôleurs aériens.
"Les opérateurs aériens doivent réduire leur programme de vols commerciaux pour la journée du 25 mai 2024 de 04H00 à 21H30 GMT de 70% (...) sur l'aéroport de Paris-Orly", selon une "notice pour les missions aériennes" (NOTAM) publiée par la DGAC.
Les vols à destinations des outre-mers, nombreux au départ d'Orly, ne sont pas touchés par ces demandes d'abattements au nom de la "continuité territoriale", précise l'Aviation civile.
L'Unsa-Icna, deuxième syndicat représentatif des aiguilleurs du ciel (17% aux dernières élections professionnelles), a appelé à la grève pour réclamer des "effectifs adéquats", selon elle non garantis par un accord signé fin avril entre la DGAC et le principal syndicat des contrôleurs, le SNCTA (60% des voix).
"Nos managers persistent, pour Orly, dans la pingrerie et les calculs d'apothicaires qui feront rapidement retomber les équipes en sous-effectif", a affirmé l'Unsa-Icna dans un tract.
La question des "sous-effectifs" pas réglée
Selon l'organisation syndicale, l'accord signé in extremis fin avril ne résout pas la question des "sous-effectifs" qui se profilent à Orly, selon elle, à l'horizon 2027. Cet accord sur des mesures d'accompagnement, notamment salariales, à la refonte prévue du contrôle aérien en France avait été rejeté par l'Unsa-Icna, ainsi que par le troisième syndicat représentatif, l'Usac-CGT, qui avaient maintenu un préavis de grève pour le 25 avril.
Ce mouvement s'était traduit par l'annulation de plusieurs milliers de vols en France et en Europe. Parallèlement à la mobilisation de l'Unsa-Icna à Orly, l'Usac-CGT a déposé un préavis de grève du 23 au 30 mai pour protester spécifiquement contre l'affaiblissement du "maillage territorial" prévu selon le syndicat par la réforme du contrôle aérien.