Grève SNCF en décembre: le PDG "appelle au sens des responsabilités des cheminots"

Une journée de grève est prévue par les cheminots de la SNCF jeudi 21 novembre avant le lancement d'un mouvement illimité à partir du 11 décembre, notamment pour contester contre le démantèlement de Fret SNCF. Le PDG de l'entreprise Jean-Pierre Farandou évoque une "grève évitable".

Leader du transport de marchandises par rail en France, Fret SNCF va disparaître le 1er janvier prochain pour renaître sous la forme de deux sociétés distinctes: Hexafret pour le transport de marchandise, et Technis pour la maintenance des locomotives.

Les organisations syndicales de la SNCF réclament un moratoire à ce démantèlement, et appellent à la grève jeudi mais aussi à une grève reconductible à partir du mercredi 11 décembre. Une "grève évitable", selon le patron de la SNCF Jean-Pierre Farandou, qui a demandé aux cheminots, dans un entretien paru dans La Tribune Dimanche, de "reste[r] du côté des Français".

"Il n'y aura aucun licenciement"

La ministre du Partenariat avec les territoires Catherine Vautrin a pourtant prévenu, mercredi, qu'il n'y aura pas de moratoire sur le démantèlement. "C'est un sujet de droit à la concurrence", estime le patron de la SNCF, qui préfère mettre en avant, du fait de cette transformation, "une aide d'Etat au secteur supplémentaire de 30 millions d'euros par an". Il promet par ailleurs "qu'il n'y aura aucun licenciement", les cheminots "seront transférés dans les deux nouvelles filiales".

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Justement, les cheminots sont appelés "au sens des responsabilités" par Jean-Pierre Farandou, qui rappelle qu'une journée de grève "coûte 20 millions d'euros" à l'entreprise. Ce dernier ne souhaite pas, et selon lui les Français non plus, d'une "grève longue et dure pour des questions de salaire". "C'est pourquoi je dis aux cheminots, restez du côté des français". Et d'indiquer qu'une réunion avec les syndicats est prévue le 27 novembre.

L'ancien patron de Keolos assure que la SNCF "a protégé les salaires au-delà de l'inflation", avec une "rémunération qui a progressé de 17% en moyenne". "La rémunération la plus basse à la SNCF est à 10% au-dessus du Smic", selon lui.

Entreprise bénéficiaire

Jean-Pierre Farandou s'est également félicité d'une entreprise "bénéficiaire depuis deux semestres" et d'"1,3 million de billets réservés dès le premier jour pour les congés de février", tandis que "24 millions" de personnes ont été transportées par la SNCF cet été. "Le transfert de la voiture vers le train se confirme mais la situation économique se tend."

Concernant une possible augmentation du prix des billets, le patron de la SNCF n'a pas voulu confirmer mais a rappelé que "[les] coûts augmentent, il faut bien en répercuter une partie sur les prix".

Romain Cluzel avec Léo Manson