Grève SNCF: l'inquiétude des industriels de l'agroalimentaire monte
La grève SNCF touche beaucoup de monde. Et il n'y a pas que les utilisateurs des TGV, des intercités et autres TER qui subissent le mouvement des cheminots, les entreprises qui ont besoin des trains de marchandises sont elles aussi touchés.
C'est le cas des coopératives qui stockent le blé. Les trains n'arrivent plus ou très peu au pied des silos, ce qui commence à inquiéter les industriels de l'agroalimentaire et de l'amidonnerie.
"Sur 15 trains prévus depuis le début des grèves, 12 ont été annulés"
Au silo de la coopérative Valfrance, à Nanteuil-le-Haudoin dans l'Oise, la voie ferrée est déserte. Au pied du silo, ça devient habituel explique Christophe Grison, président de la coopérative Valfrance.
"Sur les 15 trains prévus depuis le début des grèves, 12 ont été supprimés. On a l'info au dernier moment, juste une heure avant on sait si le train est maintenu ou annulé. On est pris en otage"
Conséquence: le blé issu de la dernière moisson s'entasse. Anormal à cette période de l'année selon David Delattre, responsable adjoint du site
"Aujourd'hui le silo est plein à 45% c'est historiquement anormal. Au mois d'avril, les silo sont normalement sont beaucoup plus vides, voire complètement vides."
Montant des pertes: 210 000 euros
Alors l'entreprise fait appel aux transporteurs routiers. Mais pour un train annulé il faut une cinquantaine de camions. Trajets plus longs, plus chers... Retards et pertes s'accumulent pour le groupe.
"On paye des charges fixes pour rien. On loupe des marchés on va louper des contrats.? Certains partenaires diront que l'on a pas réussi à livrer en temps et en heure donc on ne retravaille pas ensemble, c'est un des risques. Une tonne de blé qui reste là, non-évacuée par le train nous coûte environ douze euros la tonne".
Montant de la facture, à l'heure actuelle, 210 000 euros.