"Il y a des bagarres": à Marseille, le manque d'essence provoque des incivilités
La situation ne s'améliore pas à la pompe. 14,30% des stations-service du pays sont en pénurie d'au moins un type de carburant et 7,13% sont à sec. Des rationnements sont en place dans les Alpes-Maritimes, le Gard, le Vaucluse, les Alpes-de-Haute-Provence et le Var.
Dans les Bouches-du-Rhône, il est désormais interdit de remplir des jerricans pour faire des stocks. Depuis mercredi, 11 stations-service du département sont réquisitionnées pour permettre aux "véhicules des professions prioritaires" de s'approvisionner en carburant.
Plus d'une station sur deux manquait d'au moins un type de carburant mercredi dans le département et près de 40% étaient totalement à sec. Alors, dans celles qui sont ravitaillées, les bouchons se multiplient mais aussi les incivilités.
Dans cette station de Marseille, il y a autant de voitures qu’il y a de soupirs et de visages fatigués. Plus d’une heure d’attente, des centaines de mètres de file, dans une atmosphère souvent tendue... "Vous imaginez, il y a des gens qui viennent, ils vous doublent sur le côté et on peut rien dire", réagit un automobiliste.
Alors, après avoir fait le plein, Hamid s’assoit pour souffler quelques minutes. Pause-café bien méritée, pour un travailleur très remonté.
“Il y a beaucoup de tensions. Dans cette même station, il y a quelques minutes, il y a eu une dame qui commençait à se prendre là tête avec un monsieur parce que ce dernier remplissait deux ou trois bidons alors même que c’est interdit. Faut penser aux autres, on est tous dans le même bateau”, appuie-t-il.
Pas de retour à la normale avant une semaine
Certains affirment même avoir vu pire. “Il y a des bagarres. Bagarres, pompes à essence... on n'en peut plus”, indique un homme. Face à la situation, c’est donc l’usure pour beaucoup. Rayan vit ça tous les jours.
“Ça commence à être saoulant, en fait. Moi, je fais beaucoup de kilomètres avec cette voiture, j’ai besoin des stations-essence. Si ça continue, si ça commence à être souvent comme ça, ça va être compliqué”, appuie-t-il.
Heureusement, certains préfèrent prendre la situation avec le sourire, et un peu d’ironie. “La prochaine fois, je pense que je vais passer à l’électrique”, s’amuse un automobiliste.
Dans le département, il faudra compter au moins une semaine, avant un retour à la normale.