"L'impression d'être seul": face à la pénurie de chauffeurs, un maire assure le ramassage scolaire
Confrontés à une pénurie de chauffeurs de car scolaire, les élus se mobilisent. Dans les Vosges, le maire de Charmois-l'Orgueilleux a même décidé de prendre le volant lui-même. Chaque jour de la semaine, Eric Del Missier conduit une cinquantaine d'adolescents au collège de Xertigny, à 15 kilomètres de la commune, avant de les récupérer à la fin de la journée, et cela jusqu'à la fin de l'année.
"J'étais cadre commercial dans une multinationale, mais j'ai eu l'occasion de passer mon permis de conduire de chauffeur de bus il y a très longtemps", explique ce mercredi aux "Grandes Gueules", le maire de la commune. "On nous a demandé des volontaires parmi les élus et j'ai levé la main parce qu'il y a une pénurie générale", raconte Eric Del Missier.
Les horaires sont compliqués, avec des coupures: "Je fais 6h30-8h le matin et le soir 16h-18h30 environ", précise le maire de Charmois-l'Orgueilleux sur RMC et RMC Story.
Environ 7.000 chauffeurs manquent à l'appel
Il peut se dédier aux élèves car il est jeune retraité, depuis un an. Et il assure prendre du plaisir à emmener les enfants de sa commune au collège: "Ils sont bavards, charmants et agréables, tout va bien".
Sur un registre plus sérieux, il rappelle qu'il manque 6.000 à 7.000 chauffeurs de cars scolaires sur toute la France. "Je dois toucher 12 euros de l'heure en conduisant le bus" d'une entreprise dont il est devenu salarié en prenant le volant du véhicule.
Aujourd'hui, le maire de cette commune de 600 habitants s'estime un peu oublié de la République: "On a l'impression d'être tout seul face à la gestion des personnels, l'organisation des projets, le montage de subventions. C'est tellement compliqué. Quand on a un projet dans une petite commune, il faut vraiment avoir l'intention de le mener à bien", explique l'élu.