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Transports

Voiture électrique: les entreprises françaises encore à la traîne

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Plus de la moitié des grandes entreprises françaises (60%) ne respectent pas l’objectif d'électrification de leur flotte de véhicules.

L’année 2024 démarre très mal pour le marché de la voiture électrique. Partout dans le monde, les mauvaises nouvelles s’accumulent… En Allemagne, le gouvernement a annoncé fin 2023 la fin des aides à l’achat des voitures électriques, avec à la clé une chute des ventes de 15% possible cette année. Cette semaine, c’est le loueur américain Hertz qui, après avoir revendu ses Tesla, veut désormais se débarrasser de ses voitures électriques chinoises Polestar. En cause, notamment, des coûts de réparation trop élevés.

Ça ne va pas mieux en France. 60% des grandes entreprises françaises ne respectent pas les quotas d'électrification de leur flotte de véhicules, pourtant fixés par la loi d'orientation des mobilités (LOM) de 2019, selon une étude de l'ONG Transport & Environnement. À peine 1% des véhicules d'entreprise achetés l'an dernier par Air Liquide ou Iliad étaient des véhicules électriques ou hybrides rechargeables, 4% à peine pour Carrefour ou la SNCF. L’argument avancé par ces entreprises, c’est le coût élevé des voitures électriques.

Et les consommateurs ne sont pas plus allants: 9 % des Français interrogés choisiraient une voiture électrique comme prochain véhicule, selon Deloitte, à peine plus qu’en 2022.

Les constructeurs ont des doutes

Même les constructeurs doutent. Carlos Tavares, le patron de Stellantis, a mis en garde sur la viabilité à long terme du tout électrique. Même son de cloche chez Renault, qui a renoncé à introduire en bourse sa division électrique Ampere. Le groupe Volkswagen est en train de revoir le calendrier de l’introduction en bourse de PowerCo, sa société dédiée à la conception de batteries. On a peut-être confondu vitesse et précipitation…

Emmanuel Lechypre