La généralisation des 30 km/h en ville fait débat: "Les gens roulent moins vite mais n'importe comment"

30 km/h en agglomération, ce sera peut-être bientôt une norme nationale. Au moins 450 communes ont leurs routes limitées à 30 km/h, dix fois plus qu'il y a 10 ans! Si les grandes villes ont vite pris la tangente, les villes de banlieue et d'autres de moins de 20.000 habitants s'y mettent aussi.
Une décision qui séduit plus ou moins. Solange, qui vit à Périgueux, s'en félicite: "Je trouve que c'est plus sécurisé, on peut éviter plus facilement les trottinettes qui déboulent de partout, je me sens plus en sécurisé quand je conduis. On a l'impression de mettre plus de temps mais pas du tout", assure-t-elle ce mercredi sur RMC Story.
"On oublie les zones 30 devant les écoles"
Près de Paris, à Colombes la municipalité écologiste a pris cette décision pour ses 90.000 habitants: "C'est respecté là où on a mis des radars pédagogiques", explique ce mercredi sur RMC Léopold Michalet, adjoint au maire. "Les riverains immédiats des rues en zone 30 sont très content", assure Léopold Michalet. "La vitesse baisse, le bruit baisse et les mauvaises odeurs dues aux pots d'échappement diminuent".
À Dinard en Bretagne, la vitesse a aussi été abaissée: "Les gens roulent peut-être moins vite, mais les gens roulent un peu n'importe comment et il y a un oubli des zones 30 devant les écoles, comme c'est partout, ils n'y font plus attention", assure Michel, chauffeur hydrocureur qui passe ses journées sur la route.
"Il faut arrêter de tout abaisser, ça devient très chiant. Sur le périphérique, c'est devenu horrible", déplore Thomas, fonctionnaire de police dans l'Essonne alors que depuis un an, la vitesse a été abaissée à 50 km/h sur la voie rapide qui entoure Paris il y a un an. Sur le volet sécuritaire, il estime que ça n'a pas d'impact: "Un mec sans cerveau qui veut rouler à 90 km/h dans la ville, il le fera. Il faut arrêter de nous taper sur les doigts, il faut faire preuve de discernement".
Des gains de sécurité
C'est ce que vit Damien, qui vit à Margaux-Cantenac en Gironde, où la limitation n'est pas respectée: "Ma rue a été refaite et c'est un billard avec une école maternelle au bout. Et les gens roulent à balle, à 80-90 km/h. J'ai demandé à la mairie d'intervenir, mettre des chicanes, des dos d'âne mais rien n'a été fait. Avec des voisins, on va aller déposer plainte", prévient-il. "Des plateaux surélevés, ces plates-formes sur lesquelles montent les voitures pour ralentir, ça coûte 50.000 euros", explique Léopold Michallet.
À 30 km/h le risque d'accident grave est moindre: "À 50 km/h, on a seulement 20% de survie alors qu’à 30 km/h, on est à 90%. Donc on peut quadrupler voire plus la survie des piétons en descendant la limitation de vitesse à 30km/h", rappelle Antoine Ruiz, consultant en sécurité routière. Mais seulement si les automobilistes adoptent les bons comportements et respectent les règles.