Le port du casque bientôt obligatoire pour les utilisateurs des trottinettes électriques?

Deux ans après un accident de trottinette électrique qui a coûté la vie à l'un de ses jumeaux, une mère du Jura se bat pour mieux réglementer l'usage de ces engins. Elle a fait appel à sa députée, qui a accepté de porter son combat à l'Assemblée nationale. Danielle Brulebois a déposé mercredi une proposition de loi. Dans le 1er article du texte, un changement drastique: le port obligatoire du casque sur ces véhicules.
Parce que le casque à trottinette, c'est loin d'être un réflexe à l’heure actuelle. Sur ce carrefour très fréquenté de Lyon, plus d’une trentaine de trottinettes électriques passent en un quart d’heure. Mais seuls deux utilisateurs portaient un casque. Bertrand fait partie des prudents. Et ce n’est pas un hasard : il a déjà eu un accident avec sa trottinette personnelle.
“Le trafic augmente et donc le risque augmente. Je me suis déjà fait peur. Ça a beau être bridé à 20 km/h, quand vous tombez à 20 km/h sur la fesse gauche, à 60 ans ça fait mal”, indique-t-il.
Si Mathis et Pierre-Louis reconnaissent aussi cette dangerosité, ils ne mettent pas de casque pour autant. “Ce n’est pas obligatoire et je n’y avais pas pensé avant”, indique le premier. “Il y a aussi l’aspect pratique, après il faut se le trimballer toute la journée, c’est embêtant”, assure l’autre.
Une régulation trop restrictive?
Ces utilisateurs sont plutôt unanimes, imposer le casque serait une bonne chose, surtout pour les trottinettes en libre-service. Un avis loin d’être partagé par Tom. “À mon avis, s'ils imposent le casque, ils vont faire faillite”, assure-t-il.
Pour lui, une telle mesure ne correspond pas au principe même de ce service.
“Une trottinette, c’est quelque chose de spontanée. Des fois, je ne me dis pas que je vais prendre une trottinette et donc je ne vais pas prendre mon casque avec moi”, justifie-t-il.
La ville de Lyon a déjà pris des mesures pour réguler l’utilisation des trottinettes partagées : elles sont interdites aux mineurs, et ne peuvent pas rouler à plus de 20 km/h. L'année dernière, 22 décès accidentels dus aux engins de déplacement personnel motorisés ont été recensés