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Transports

Le trafic SNCF de plus en plus perturbé à cause de heurts avec des sangliers

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Les trains de la SNCF ont percuté plus d'un millier de sanglier l'année dernière. Un nombre qui a doublé depuis le Covid et l'interdiction, à l'époque, de la chasse. Les sangliers ont pris l'habitude de se rapprocher des voies, provoquant accidents et retards, comme à Evreux.

De plus en plus de trains sont en retard à cause des sangliers. Ces animaux sont nombreux à s’approcher des voies ferrées, parfois un peu trop, jusqu’à se faire percuter par des trains…

En 2024, la SNCF a décompté 1.104 heurts de sangliers. C’était moitié moins (536) en 2019. Plusieurs raisons à cette augmentation, le réchauffement climatique qui favorise leur développement, et le Covid qui les a habitués à se rapprocher des installations humaines.

Mais ça perturbe l’ensemble du réseau ferroviaire. L’année dernière, par exemple, plus de 5.000 trains ont été retardés ou supprimés en raison d’un choc avec un sanglier. L'une des régions les plus touchées, c’est la Normandie où la SNCF a recours aux chasseurs pour l’aider à faire partir les sangliers.

Au bord de cette voie ferrée près d’Evreux, les sangliers sont de plus en plus nombreux.

“Des sangliers ont longé la clôture. On voit la base du grillage qui était enterrée qui commence à apparaître”, indique Sylvie Sebire, responsable environnement de SNCF Réseau en Normandie.

“Quand un train tape un animal, on perturbe toute la chaîne d’exploitation sur la Normandie. C’est à peu près une heure de retard en moyenne”, estime-t-elle.

Des battues organisées par le préfet

Les sangliers viennent se réfugier près des voies ferrées, car la chasse y est interdite. Alors la SNCF met en place des trappes pour piéger les sangliers. “Avec son nez, il fouine à la base de la grille, il peut sortir et aussitôt la grille se referme”, montre Sylvie Sebire.

Un dispositif efficace, mais cher. 300.000 euros pour une dizaine de kilomètres. Il a donc fallu demander de l'aide à la Fédération des chasseurs qui bénévolement s'occupe du repérage des sangliers. Maxime Levasseur en fait partie. Il utilise un drone équipé d'une caméra thermique pour surveiller les lignes de train.

“On a la ligne SNCF qui se situe juste là à gauche et à droite, on a trois sangliers présents. Ensuite nous, on remonte l’information aux chasseurs locaux et à la SNCF”, explique-t-il.

La SNCF peut ensuite demander au préfet d'organiser des battues avec les chasseurs en espérant éloigner ainsi les sangliers.

Lucas Nitzsche avec Guillaume Descours