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Les grèves "perlées" de la SNCF commencent à peser sur le secteur touristique

Les grèves "perlées" de la SNCF, deux jours tous les cinq jours, ont une influence sur le secteur touristique qui souffre. Et ce n'est pas fini.

Nous sommes en plein dans le 5e épisode de grève à la SNCF, couplé depuis lundi au mouvement des salariés d'Air France: des grèves qui commencent à peser sur le secteur touristique. Les professionnels en constatent déjà les répercussions. L'année avait pourtant bien commencé pour les professionnels du tourisme, mais plus les épisodes de grève se poursuivent, plus leurs chiffres baissent. 

Le taux d'occupation moyen a augmenté de plus de 2 points au premier trimestre 2018 par rapport à l'année dernière. Mais la croissance ralentit depuis début avril. Annulations et reports liés aux grèves, l'UMIH, union des métiers de l'hôtellerie, évoque une perte d'activité de 10 à 20% ce mois-ci selon les régions.

La façade atlantique souffre

Les établissements de province souffrent plus que les établissements d'Île-de-France, en particulier les établissements situés sur la façade atlantique, en Bretagne et en Nouvelle Aquitaine. Leur activité est en baisse d'environ 25% par rapport à l'an dernier. L'impact est un peu moindre pour les autres régions. L'activité chute de 15% en PACA, en Corse et en Auvergne, et de 10% en Occitanie, en Normandie et dans le Centre-Val de Loire. 

Dans la capitale, ce sont les restaurants qui enregistrent les baisses les plus importantes. L'activité chute en moyenne de 10% ce mois-ci par rapport à l'année dernière. Selon le syndicat national des restaurateurs, le chiffre d'affaires peut être diminué de moitié les jours de grève dans certains établissements parisiens. En cause, le télétravail et les journées à rallonge avec les galères de transport. Les travailleurs n'hésitent plus à faire sauter leur pause déjeuner.

-15% dans les hôtels par rapport à l'an dernier

Les professionnels craignent un prolongement de ces mauvais chiffres pour la période estivale. Le syndicat des restaurateurs et hôteliers prévient : si les grèves se poursuivent comme prévu jusqu'en juin, voire tout l'été, il y aura de la casse. Certains établissements devront mettre la clef sous la porte. 

L'UMIH remarque déjà une baisse des réservations pour les mois de mai et juin, habituellement parmi les meilleurs mois de l'année pour l'hôtellerie-restauration. Moins 15% de réservations par rapport à la même période l'an dernier, en province comme à Paris. Les professionnels comptent encore sur les ponts de mai et le beau temps pour des réservations de dernière minute.

Les grèves risquent aussi de profiter à d'autres destinations. Ou tout simplement de décourager les Français de partir en voyage.

Anaïs Bouitcha