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Les routiers réclament des hausses de salaire: vers des grèves pour les fêtes de fin d'année?

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S'il veut attendre la fin des négociations avec le patronat, Thierry Douine, président de la fédération des transports CFTC, met la pression alors que d'autres syndicats ont déjà appelé à des mouvements de grève.

Les négociations salariales pour les transporteurs routiers sont au point mort. En début d’après-midi, ce lundi, une réunion a lieu autour de la revalorisation salariale. Mi-novembre, le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux prétendaient que "beaucoup d'entreprises augmenteraient les salaires".

Les représentants des salariés demandent une revalorisation de 10% des salaires qui commencent au Smic. Mais du côté du patronat, elle se situerait plutôt entre 3,5 et 4,5%. Les syndicats ont également demandé un treizième mois, mais ils ont pris un mur.

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“Pour le 13e mois, la discussion a été: il n’est pas question d’en parler. Ça bloque complètement”, explique sur RMC ce lundi Thierry Douine, président de la fédération des transports CFTC.

Selon lui, les explications avancées par le patronat pour justifier les refus d’augmentation sont toujours les mêmes. 

“Ils ont les arguments du problème économique alors qu’ils ont fait, si on regarde les chiffres, plus de 4 milliards de bénéfices au premier trimestre 2021, selon les chiffres du transport routier. Ils disent qu’il y a le gazole qui va augmenter, que le prix des péages vont augmenter. On est sur ces arguments-là. C’est toujours la même rengaine. Ça fait 20 ans que notre convention collective s’est faite absorbée par le SMIC. Ça veut dire qu’il y a 20 ans, on avait 10% au-dessus du SMIC et en 20 ans, on est arrivé au SMIC”, explique-t-il.

Des grèves à venir?

Et face à cet échec des négociations, les salariés ont même du mal à faire confiance à leurs syndicats pour mener à bien les négociations.

“C’est vrai qu’on patine depuis quelques années. Notre organisation et une autre ont décidé d’aller jusqu’au bout des négociations. On va voir où ça va nous mener”, avoue Thierry Douine.

Plusieurs syndicats dont Force Ouvrière ont déjà évoqué l’idée de recourir à des grèves pour affirmer leur mécontentement. Un positionnement qui n’est pas, pour l’instant, celui de la CFTC.

"Pour l’instant, la CFTC et la CFDT, nous voulons laisser la chance au dialogue, mais si on n'est pas écouté, on rejoindra le mouvement de contestation. Mais on a bien compris que les patrons du transport routier veulent que l’Etat se mette en intraveineuse avec les entreprises, c'est-à-dire qu’ils leur défiscalisent nos heures supplémentaires. J'espère que l'État ne va pas répondre à ça. S'ils ne sont pas capables de faire tourner leurs entreprises et payer leurs salariés, il faut qu'ils fassent un autre métier", assure-t-il. 

Ils appellent une nouvelle fois les patrons à s'entendre avec les salariés. "Il faut qu'ils prennent la route avec nous, sinon il y aura des sorties de routes avant ou après les fêtes. Cela risquerait de mal se passer", prévient-il.

Guillaume Descours