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Métro RATP: bras de fer entre la direction et les syndicats qui veulent faire mesurer la pollution

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Les syndicats de la RATP veulent faire mesurer la pollution dans le métro, mais la direction le refuse. Une audience est prévue ce jeudi au tribunal judiciaire de Paris.

À l'origine, il y a l'inquiétude des conducteurs de métro pour leur santé. Depuis plus de vingt ans, les quais du métro à Paris, mais aussi à Marseille, Lille, Lyon, Rennes et Toulouse, sont saturés en particules fines, ces poussières nocives pour la santé humaine émises lors du freinage des rames.

Les concentrations sont 2 à 3 fois plus élevées qu'à l'extérieur et dépassent régulièrement les seuils de recommandation, c'est par exemple le cas depuis le début de la semaine à la station Nation à Paris.

"Si tout va bien, pourquoi s'opposer à cette expertise?"

Et si les conséquences à long terme sur la santé des voyageurs sont encore mal connues, comme l'explique un avis de l'Agence nationale de sécuritaire sanitaire de 2022, que dire de la santé des milliers de conducteurs du métro, qui sont exposés à cette pollution beaucoup plus longtemps?

Les indiscrets : Pollution dans le métro parisien, bras de fer judiciaire - 03/07
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C'est la question posée par le syndicat Force ouvrière à la RATP, qui a demandé une expertise pour danger grave. Expertise contestée en justice: la direction estime qu'elle n'est pas justifiée, parce que les conducteurs meurent moins que la moyenne des suites de maladies respiratoires ou de cancers.

Une étude menée sur près de 100.000 agents l'a prouvé. Des mesures ont également été prises pour purifier l'air: les systèmes de ventilation ont été améliorés et les systèmes de freinage modernes émettent moins de particules. "Si tout va bien, pourquoi s'opposer à cette expertise?", s'interroge Force ouvrière. Ce sera à la juge de trancher.

Victor Joanin