SNCF: un préavis de grève "inutile" et "malvenu" pour Michel Quidort, représentant des usagers

Les lignes SNCF pourraient être à l'arrêt pendant les fêtes de fin d'année. Les syndicats de cheminots ont mis, samedi, la pression sur la direction du groupe ferroviaire en déposant un préavis de grève illimitée à partir du 11 décembre. "Un scénario qui tend à se répéter d'année en année", déplore Michel Quidort, vice-président de la Fédération nationale des associations d'usagers des transports, invité d'Anaïs Matin sur RMC ce dimanche.
"Ça nous inquiète. Chaque fois qu'il y a des grands mouvements de voyageurs, pour les fêtes de fin d'année ou les grandes migrations de l'été, on a maintenant régulièrement des préavis de grève et des menaces. C'est scandaleux", peste-t-il.
Le représentant des usagers dénonce une grève "inutile". "Si cette grève a lieu, et on peut être raisonnablement pessimiste, on va de nouveau priver des centaines de milliers de personnes d'une liberté fondamentale, celle d'aller et venir. Tous ces voyageurs comptent sur le train et on va encore stresser des gens, les déstabiliser et leur pourrir la vie", s'énerve Michel Quidort.
Cette grève "malvenue" n'aura aucun impact sur les décisions prises par la SNCF selon lui, car "le coût est parti depuis un an", autrement dit c'est trop tard. "C'est le gouvernement Borne qui a négocié avec Bruxelles cette restructuration de la SNCF pour lui éviter d'avoir à payer une amende de plus de 5 milliards d'euros parce qu'elle avait reçu des aides illégales de l'État pendant de nombreuses années", explique-t-il.
Les syndicats veulent éviter la précarisation des emplois
Pourtant les cheminots ont de l'espoir. Ils espèrent que la direction fera marche arrière. Ils protestent contre le démantèlement de Fret SNCF, leader public français du transport de marchandise par rail. Cette filiale du groupe deviendra deux sociétés distinctes à comptes du 1er janvier.
La conséquence sera la suppression de 500 emplois et le transfert de près de 5.000 employés vers des entreprises privées. Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT dénonce "une violente saignée industrielle", dans une interview à La Tribune Dimanche, en référence également aux plans sociaux chez Michelin et Auchan.
Les syndicats demandent également l’arrêt de la privatisation des lignes de TER, de transiliens et d’intercités, causés par l’ouverture à la concurrence des lignes régionales.