Prime au mérite pour les fonctionnaires: "Ça motive, sur une année, ça peut faire 300 ou 400 euros"
La prime ou la rémunération au mérite chez les contractuels c'est l'un des axes de ce projet de loi sur la fonction publique. Le texte prévoit une plus grande individualisation de la rémunération des agents contractuels.
Aujourd'hui, les fonctionnaires sont mieux rémunérés en fonction de leur ancienneté, pas vraiment sur les qualités de travail. Et ce genre de dispositif existe déjà en France sur certains territoires.
"Si on est très bon sur une année, ça peut faire 300 ou 400 euros"
A Suresnes par exemple dans les Hauts-de-Seine. Depuis 2015, et avec l'accord des syndicats certains fonctionnaires peuvent être pénalisés financièrement parce qu’ils ne feraient pas bien leur travail, ou à l'inverse gagner plus si leur contribution est meilleure.
Dans cette ville, 1030 agents (policiers municipaux, jardiniers, animateurs, chauffeurs de car...) sont payés en fonction de leur entretien d'évaluation passé chaque année.
Chaque jour Eddy, ouvre les grilles des stades de la ville, notamment pour venir vérifier l'état des pelouses. Chargé de l'entretien des espaces sportifs à Suresnes, Eddy a vu apparaître la rémunération au mérite, au départ un peu inquiet: "Ma peur c’était que les managers évaluent à l’affinité. Mais ça a été tellement bien fait, il y a des questions précises en lien avec le travail".
Perte de salaire jusqu'à 30% pour les fonctionnaires les moins bien notés, augmentation pour les meilleurs, Eddy finalement valide le dispositif: "Ça motive. Si on est très bon sur une année, ça peut faire 300 ou 400 euros".
"Il faut que ce soit le plus objectif possible"
A l'origine de l'idée, l'adjointe au maire Béatrice de Lavalette, qui verrait bien la rémunération au mérite s'installer au-delà de sa ville, mais à certaines conditions
"Il faut que ça se fasse dans la transparence. L’ensemble des critères d’évaluation, il faut que ce soit le plus objectif possible sinon on va dire que c’est à la tête du client".
"Pour qu’un accord fonctionne, il faut deux entités fortes. C’est le cas à Suresnes et c’est pour ça que ça fonctionne. C’est notre crainte au niveau national. Il va falloir que le gouvernement considère un peu plus les syndicats".
En attendant à Suresnes, seulement 5% des agents ont vu leur rémunération baisser, quand 12% l'ont vu augmenter.