Record de fréquentation en 2024 pour les "cars Macron" mais les gares routières pointées du doigt

Les Français semblent utiliser de plus en plus les "cars Macron" (Flixbus, Blablacar...), un nom tiré du fait que c’est l’actuel président de la République qui est à l’origine de la libéralisation du marché du transport de passagers, lorsqu’il était ministre de l’Économie en 2015.
C'est ce que dit le rapport que vient de publier l’Autorité de régulation des transports, puisque, en 10 ans, plus de 100 millions de voyageurs les ont utilisés, 18 millions rien que l’an dernier, transportés dans plus de 300.000 trajets. L’offre de transport par autocar longue distance dépasse de 10 % celle de 2023 avec un nombre record de départs (830 départs quotidiens).
Qu'est-ce qui a séduit les usagers?
Ce qui a séduit les utilisateurs, c’est d’abord le maillage du territoire (1.500 liaisons pour 197 villes desservies), avec beaucoup de liaisons directes entre villes de province, alors qu’en train il faudrait changer de gare à Paris. Et la fréquence des cars également : Rennes-Nancy, par exemple, c'est quatre liaisons par jour.
C’est aussi les prix bas : 6 euros par passager pour 100 kilomètres, contre 5 à 10 pour l’avion, plus de 10 pour le train. Mieux : 17 % des voyageurs ne seraient jamais partis si ce mode de transport n’avait pas existé.
Selon l'Autorité de régulation des transports, "le transport par autocar permet en effet une économie de 15 000 tonnes de CO2 par an par rapport aux voitures individuelles, et ses émissions sont moindres de 20 g de CO2 par passager.km comparé aux trains Intercités thermiques."
Piètre qualité de services
Il y a d’abord la très faible qualité de service offerte par les gares routières. Par services, on entend : personnel sur site, information dynamique, billetterie, salle d’attente, sanitaires, distributeur de boissons, restauration, accès wifi ou encore salle de repos pour les conducteurs.
La plus importante, celle de Paris-Bercy, avec cinq millions de passagers en 2024 et plus de 500 destinations proposées, n’offre ainsi aucun service de restauration ni d’accès wifi. La mairie de Paris voulait la fermer à la fin des JO 2024 mais finalement, celle-ci continuera d'accueillir les voyageurs jusqu'en 2030 mais avec une diminution progressive du trafic, en attendant la construction d'une nouvelle gare routière à Saint-Denis-Pleyel.
Deuxième point noir : la ponctualité. Avec près d’un quart des circulations en retard en 2024 (plus de 15 minutes), la ponctualité est en nette dégradation, avec +12 points de pourcentage par rapport à 2019, note le rapport. La majorité (57 %) des retards se situent entre 15 et 30 minutes.