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Les taxis "continueront à manifester" si besoin après leur rencontre avec François Bayrou ce samedi

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La mobilisation des chauffeurs de taxi, entamée lundi, peut-elle prendre fin ce samedi à l'issue de la réunion au ministère des Transports autour du Premier ministre François Bayrou? "On verra si nous sommes entendus", déclare Bernard Crebassa, président la fédération nationale des artisans taxis.

Les représentants des chauffeurs de taxi sont attendus ce samedi à 17h au ministère des Transports en présence de François Bayrou, pour tenter de trouver une issue au conflit qui dure depuis bientôt une semaine en raison d'une nouvelle convention régissant le transport de patients. L'intersyndicale des taxis a lancé une mobilisation lundi pour protester contre ce projet qui prévoit une unification des tarifs, aujourd'hui hétérogènes selon les départements. 

Beaucoup de d'attente du côté des taxis, massés à un jet de pierre du ministère des Transports. "Il était temps qu'on soit reçu, on verra si nous sommes entendus", fait savoir au micro de RMC Bernard Crebassa, président la fédération nationale des artisans taxis.

"Tarifs ras les pâquerettes"

Le nouveau système reposera sur une prise en charge de 13 euros par l'Assurance maladie, puis un tarif kilométrique. Il est conçu pour dissuader les retours à vide ou les temps d'attente trop longs. Le remboursement des transports de patients sur prescription est une activité essentielle dans le chiffre d'affaires de certains artisans-taxis.

"C'est une convention qui a été décidée de manière unilatérale. Ils nous ont mis les tarifs au ras les pâquerettes", dénonce Benoît Galliou, président de l'Union syndicale des taxis de Loire. "La revendication, c'est le gel de cette convention pour qu'elle soit renégociée avec un médiateur." Mais le gouvernement a déjà assuré vendredi qu'il ne comptait "pas faire machine arrière".

De nombreux taxis manifestent également contre la concurrence des VTC, coordonnés par des plateformes comme Uber ou Bolt.  Ils demandent au gouvernement de faire enfin appliquer la loi de 2014. "Un chauffeur VTC ne peut avoir une réservation qu'à partir du moment où il est stationnéà sa base ou en dehors la chaussée", rappelle Bernard Crebassa.

Des chauffeurs VTC agressés

C'est dans ce contexte que la directrice générale d’Uber France, Laureline Serieys, a dénonce vendredi sur RMC des agressions sur plusieurs chauffeurs VTC, commises selon elle par des chauffeurs de taxi. "Il y a depuis le début de la semaine sept cas de chauffeurs Uber qui ont été agressés physiquement, qui ont été menacés avec des armes à feu, des tasers, des bombes lacrymogènes, parfois avec des passagers et qui ont eu leur voiture endommagée", a-t-elle fait savoir.

Menaces de blocages sur les aéroports dès lundi

En cas d'échec des négociations, Emmanuelle Cordier, présidente de la Fédération nationale du taxi, prévient: "Nous continuerons à manifester". Les chauffeurs se disent déjà prêts à pertuber le tournoi de Roland-Garros dès dimanche et de bloquer les aéroports parisiens dès lundi.

Delphine Schiltz avec Léo Manson