Variations de température, manque de moyens... Pourquoi 20% des routes françaises sont en mauvais état

Inquiétude sur l'état de nos routes. Le budget pour l'entretien notamment des plus petites routes se réduit d'année en année dit l'Assemblée des départements de France.
Des routes qui ne sont déjà pas vraiment en bon état. En effet, près de 20% des routes sont en mauvais état, selon l’Office national de la route. Sans compter sur la pluie qui revient en fin de semaine sur le nord-est de la France. Ces pluies et les variations de climat qui ne s'arrêtent pas depuis cet hiver dégradent encore plus nos infrastructures routières, selon les communes.
Une dégradation que constate François Durovray, président de la commission Mobilités de l’Assemblée des départements de France.
“La France a un réseau routier remarquable qui était reconnu pour sa qualité. Nous étions sur la première place du podium. En quelques années nous sommes descendus à la 18e place tout simplement parce que l’Etat aujourd’hui ne met plus les moyens sur ses propres routes et a asphyxié les collectivités locales qui sont responsables de la majeure partie du réseau routier. Ce qui fait que concrètement l'entretien courant est fait de façon moins régulière et que nous voyons une dégradation", explique-t-il ce mercredi matin sur RMC.
Et ces variations ont un impact sur la mortalité routière. 30% des accidents mortels étaient liés au mauvais état de la route en 2022 prévient la Prévention routière.
À Langon, au sud de Bordeaux, certaines routes n’ont pas encore pu être réparées.
“Là où on s’est arrêté ça s’appelle le Chemin des tanneries. Et il y a 15 jours, on avait 10 cm d’eau dans la rue. Ces phénomènes pluvieux dégradent la voirie. Je pense qu’on sera entre 70.000 et 100.000 euros pour cette voirie-là”, indique le maire de la commune, Jérôme Guillem.
La France chute au classement des routes les mieux entretenues
C’est près de la moitié du budget annuel de l’entretien des routes pour la commune. Un budget qui n’a pas augmenté depuis dix ans. La faute à des aides de l'État divisé par trois sur cette période. “Ce n’est pas parce qu’il reste des trous dans les chaussées, ou qu’on a pas envie d’air. C’est tout simplement qu’on ne peut pas transférer la dette de l'État sur les collectivités. C’est au risque de sujet d’aménagement et de sécurité notamment sur les voies routières”, insiste-t-il.
D’autant que l’entretien des routes coûte de plus en plus cher. Alors il faut aller chercher les moyens autres part pour François Durovray, en charge de la mobilité à l’Association des départements de France.
“Nous avons un million de kilomètres de route et seulement 1% bénéficie de 99% de recettes de péage. Nous avons le droit à une part du gâteau”, réclame-t-il.
En près de 10 ans, la France, qui avait les infrastructures routières les mieux entretenues du monde, a chuté de 18 places selon un classement du forum économique mondial.