Voiture électrique: l’objectif "zéro thermique 2035" de l’UE remis en question par BMW et Mercedes

Mauvaise nouvelle pour la voiture électrique: les marques de voitures BMW et Mercedes demandent une remise à plat de l’objectif zéro émission 2035 de l’Union européenne. Les patrons allemands appellent à tout revoir et à tout réinventer. Pour eux, l’Europe ne sera jamais capable d’assurer l’objectif des 100% de voitures électriques et zéro émission en 2035.
Car l’UE n’y est tout simplement pas. Pour atteindre cet objectif d’ici dix ans, il faudrait que la croissance des ventes de voitures électriques soit de 25% par an. Or, elle n’est jamais montée plus haut que 17%. À ce rythme, impossible. Pire encore, on achète de moins en moins européen: BMW, Mercedes, Renault, Peugeot. La production du continent a diminué de 20% par rapport à l’année dernière. La production européenne de carrosserie est tombée à un niveau de production équivalent à celui de l’année 1962.
Comment expliquer ce constat?
Le prix d’abord: les tarifs moyens des voitures électriques sont souvent jusqu’à 30% plus cher qu’une voiture à essence. Ensuite, les infrastructures insuffisantes. Bien que tous les utilisateurs de voitures électriques se réjouissent qu’en France, on peut facilement et sans contrainte recharger sa voiture, selon la plupart des spécialistes, l’augmentation des utilisateurs provoquera nécessairement une saturation. Enfin, les subventions à l’achat qui ralentissent. On continue à défendre le tout-électrique avec de moins en moins d’aide et de bonus.
Que faudrait-il faire?
D’abord, ne pas voir forcément le verre à moitié vide. Dans ce constat, il y a du positif. Le progrès des véhicules électriques, grâce à l’objectif 2035, a été spectaculaire. En imposant cette perspective à l’échelle de tout un continent, on a incité les constructeurs à faire des efforts énormes en recherche et développement.
Certes, avec comme conséquence l’augmentation des prix. Mais les voitures électriques sont maintenant extrêmement modernes et compétitives. Il faut donc continuer la recherche, mais en réduisant l’objectif du tout électrique, en se tournant vers l’hybride, en s’ouvrant à toutes les technologies décarbonées.
Cela favorisera la réduction des émissions carbone et permettra de diversifier l’offre et donc de la rendre plus accessible. Tout cela dans l’intérêt du consommateur.