“Que la France se réveille”: ce patron incite ses salariés à faire grève le 10 septembre

Le 8 septembre est un jour décisif: le Premier ministre François Bayrou soumettra son gouvernement à un vote de confiance à l'Assemblée nationale. En cas de refus, une démission forcée du gouvernement serait inévitable, plongeant la France dans une crise politique majeure.
À peine deux jours plus tard, le 10 septembre, plusieurs collectifs militants appellent à un blocage général du pays, en réaction aux mesures d’austérité proposées. Ce mouvement, appelé “Bloquons tout”, est organisé sur les réseaux sociaux et fait craindre une paralysie économique et sociale.
Manifestations et violences potentielles
Selon Juliette Briens, chroniqueuse de l'émission Estelle Midi, la mobilisation du 10 septembre suscite des préoccupations grandissantes. Elle ironise sur la nature récurrente de ces rassemblements, qualifiant l'événement de “manif d’extrême gauche comme tous les mois”, avec l’éventuelle présence de black blocs venant de toute l’Europe. Elle pointe également que, dans le contexte actuel, “le chaos est bon à toutes les occasions dans ce pays”, soulignant la tension ambiante.
Mais le 10 septembre sera un défi pour l’État. La possibilité d’une manifestation tendue, intégrant des groupes radicaux et susceptible de provoquer des incidents, est bien réelle, au vu du contexte social actuel.
"Ça fait 30 ans que les politiques nous amènent dans le mur"
Nicolas, chef d’entreprise dans l’événementiel à Rouen, explique pourquoi il ira manifester le 10 septembre. “En tant que chef d’entreprise, il faut qu’on aille manifester. Ça fait trente ans qu’on propose des solutions, mais sans rien derrière”, dit-il dans l’émission Estelle Midi ce mardi.
Il poursuit: “Quand ils sont en poste, nos élus et ministres, ils n'ont pas de solutions. Mais quand ils ne sont plus en poste, il faut les croire pour les prochaines élections. Nous, on est confrontés à la vraie vie. Eux, ils ne font que dépenser et ils dépensent mal. Il faut arrêter de taper sur les travailleurs et sur les entreprises”.
“Moi, je manifeste en solidarité, car on en a tous pleins le dos. Ça fait des années qu’ils endorment les Français, que la France se réveille. Ça fait trente ans que les politiques nous amènent dans le mur. L'économie est à genoux", conclut Nicolas.
“Qu’Emmanuel Macron dégage”
Christophe, technicien et ancien Gilet Jaune, compte également manifester du côté de Bordeaux pour “qu’Emmanuel Macron dégage”. “Ça fait deux ans qu'il nous fait tourner en bourrique... On passe aux urnes, il ne respecte même pas le vote des Français. ‘Bloquons tout’, c'est un mouvement des extrêmes, autant à gauche qu'à droite. De toute façon, on a déjà un gouvernement extrémiste et sourd à toutes les demandes des Français”, assure-t-il.
À mi-chemin entre indignation démocratique et populisme numérique, le mouvement cristallise donc frustrations sociales, politisation radicale, et défiance vis-à-vis des institutions, et s’impose désormais comme un rendez-vous potentiellement décisif le 10 septembre 2025.