Une allocation dès le 1er enfant? "Personne ne va se ruer vers la grossesse", tacle Périco Légasse

Toujours pas de réarmement démographique en vue. Pour motiver les Français, une allocation mensuelle pourrait être proposée dès la naissance du premier enfant alors qu'actuellement, ces allocations arrivent après le second enfant et ceux sans condition de revenus. C’est l’objet d’une proposition de loi qui doit être débattue à l’Assemblée nationale aujourd’hui. Objectif: ouvrir le droit aux allocations familiales pour les familles n'ayant qu'un seul enfant, familles au nombre de 3,5 millions aujourd’hui dans le pays.
En cause: la baisse de la natalité. Dans ce contexte, selon les députés, verser des allocations familiales à partir du premier enfant permettrait "d'aider financièrement les familles comptant un seul enfant. Car ces familles ne perçoivent aujourd’hui aucune prestation pour leur enfant entre trois et six ans (la prestation d’accueil du jeune enfant se termine à 3 ans et l’allocation de rentrée scolaire ne débute qu’à 6 ans).
19 euros mensuels pour les plus aisés
Les députés proposent donc une aide de 75 euros par mois pour tous les parents d’un premier enfant dont les revenus sont situés dans la première tranche de revenu fiscal. Les parents appartenant à la deuxième tranche toucheraient 38 euros et les plus aisés, 19 euros. Coût total: 3,6 milliards par an.
Sur le plateau d'Estelle Midi, le critique gastronomique Périco Légasse s'offusque: "C'est une aberration, c'est une honte, 75 euros, c'est important, mais vous imaginez les couples se ruer vers la grossesse pour ça?".
"Il y a un problème de natalité, il faut une politique de la famille, mais 75 euros, vous pensez que ça va stimuler quelqu'un et encourager une famille à faire un bébé? C'est prendre les gens pour des animaux", poursuit Périco Légasse sur RMC et RMC Story qui réclame une prime plus importante mais uniquement pour les plus modestes.
"C'est absurde", abonde l'économiste Pierre Rondeau. "Cela coûte 3,6 milliards et ça ne rapportera rien, je n'ai pas d'enfant et je ne vais pas faire un enfant pour 75 euros". "Tous les pays en dénatalité ont mis en place énormément de politiques natalistes comme le Japon depuis 50 ans, mais ils restent en dénatalité. Ce n'est pas une question politique, mais malheureusement une question culturelle et sociologique. Les sociétés développées ne font plus d'enfant, elles n'en n'ont plus besoin".
"Pas si bête"
"C'est infinançable", assure de son côté le sociologue Julien Damon qui note que le système français est le seul à ne pas avoir d'allocations pour le 1er enfant. "Le problème en France, c'est donc le premier enfant, mais ce n'est pas parce qu'on met plein de sous que l'on fait le premier enfant. Cependant, établir une allocation premier enfant n'est pas si bête. Et pour la financer, on peut rendre cette prestation imposable et diminuer d'autres versées à des familles nombreuses".
"Si on veut tenter d'avoir une influence sur la fécondité, ce n'est pas une idée idiote", conclut-il.
La natalité est en forte baisse en France. Elle a atteint en 2024 son plus bas niveau depuis un siècle avec 1,62 enfant par femme.