Vendée: des habitants d'une station balnéaire contre l'accueil de migrants pendant l'hiver

À l'appel du collectif "Rassemblement Vendéen", un groupuscule d'extrême-droite, environ 80 manifestants se sont rassemblés samedi devant l'hôtel de ville de Saint-Jean-de-Monts (Vendée), pour s'opposer à l'accueil de migrants dans la commune.
La municipalité doit en effet accueillir une quinzaine de migrants dans le cadre du plan hiver, en leur mettant à disposition 8 logements dans cette ville de 8.500 habitants l'hiver. La mairie se défausse et assure que l'accueil de ces migrants est imposé par la préfecture.
La ville confrontée à une pénurie de logements
De son côté, Eric Mauvoisin-Delavaud, un ancien du RN et de Reconquête, remercié de ces deux formations politiques, aujourd'hui à la tête du "Rassemblement Vendéen", demande "une consultation citoyenne" sur le sujet.
Le problème est autre, juge Guy, commerçant à Saint-Jean-de-Monts: "Les habitants de la ville ne trouvent rien pour se loger. Comment la mairie peut trouver des logements pour des migrants? Comment est-ce possible?", s'interroge ce mardi sur RMC et RMC Story celui qui ne fait pas partie du collectif "Rassemblement Vendéen".
"Il y a une vraie pénurie", abonde sur le plateau des "Grandes Gueules" Lila, agent immobilier à Saint-Jean-de-Monts. "Car la station balnéaire prisée des vacanciers, est remplie de maisons secondaires, rendant difficile l'accès au logement pour ceux qui y vivent à l'année, alors que sa population est multipliée par 10 l'été".
"On ne veut pas devenir comme Nantes"
L'agent immobilier craint aussi une augmentation de l'insécurité: "Aujourd'hui, c'est paisible mais on ne veut pas devenir comme Nantes", ajoute-t-elle alors que le sentiment d'insécurité a grandement augmenté chez les habitants de la préfecture de Loire-Atlantique.
"On a plein de modèles où ça se passe bien, je ne vois pas pourquoi ça ne se passerait pas bien ici", s'étonne dans les Grandes Gueules l'éducateur Etienne Liebig. "On va vers un monde sans humanité, sans lien à l'autre, c'est absolument détestable", déplore-t-il.
En mai dernier, le projet de transfert d'un centre d'accueil de demandes d'asile (Cada), près d'une école de Saint-Brévin-Les-Pins (Loire-Atlantique), avait poussé le maire Yannick Morez à la démission. L'élu avait dénoncé les intimidations, les menaces subies et l'absence de soutien de l'Etat.