Vétusté des HLM: "Avec mes enfants on doit aller à la piscine municipale pour pouvoir se doucher..."

Sommés d'agir! La ministre de la Ville Juliette Méadel donne deux mois aux bailleurs sociaux pour régler les problèmes de vétusté dans les HLM de France: "Si rien ne se passe nous envisageons de supprimer un abattement de taxe foncière", menace-t-elle ce mercredi sur RMC.
Car dans certains immeubles, la situation est alarmante. C'est le cas à Marseille, dans le quartier Valbarelle Néréides Bosquet: "Ça fait 20 ans que j'habite ici, 20 ans que personne ne sonne chez moi parce que la porte est toujours ouverte", assure Bouziel, une habitante, à RMC.
La porte reste cassée depuis ce temps malgré les alertes de Bouziel à son bailleur: "Je les contacte mais ils ne viennent pas". Même chose à quelques mètres de là, dans le bâtiment de Cécilia: "On a fait la demande mais ça n'a pas été réparé". Et pourtant l'absence de porte fermée pose des problèmes de sécurité pour les habitants. En quelques semaines, deux feux criminels ont été allumé dans l'immeuble de cette jeune maman:
"Si la porte était fermée il n'y aurait pas eu de feu parce que ça vient de personnes de l'extérieur. Je me sens ni entendue, ni en sécurité".
"Catastrophique"
Dans la résidence voisine ce sont les ascenseurs qui tombent régulièrement en panne, au grand dam d'une habitante du 15e étage: "Pendant 2-3 mois on n'a pas eu d'ascenseur alors qu'il y a des mamans avec des courses. Ce n'est pas possible". À cela se rajoute un nettoyage insuffisant des parties communes, au point que certains habitants confient le faire eux même quand le sol et les murs sont trop sales.
Chez Tarak, qui vit dans un HLM récent près de Lille, c'est l'eau chaude qui fait défaut: "C'est un bâtiment de 2020 mais depuis plus d'un an, il y a des problèmes d'eau, c'est soit trop froid, soit trop chaud et on se brûle. Le bailleur a réparé une fois, mais tout le préventif n'est pas fait. J'ai envoyé un recommandé avec avis de réception mais je n'ai pas de réponse pourtant on paie nos charge", se désespère-t-il sur RMC Story.
Résultat, Tarak et ses deux enfants doivent se débrouiller pour prendre leur douche: "On va à la piscine ou la salle de sport pour se doucher, c'est catastrophique en 2025 dans un logement récent et pendant ce temps, le bailleur ne veut rien entendre".
Des bailleurs face aux incivilités et au trafic de drogue
Les bailleurs ont parfois du mal à suivre le rythme et sont parfois confrontés à des problèmes d'incivilités et de délinquances dans certains HLM. C'est ce qu'assure notamment Sébastien, électricien pour le compte d'un bailleur dans la région de Lyon:
"Des habitants prennent plaisir à tagguer des murs qui viennent d'être refaits, d'autres pissent dans les cages d'escalier et encore d'autres coupent des câbles d'ascenseur. Ce sont les jeunes des bâtiments, j'ai déjà vu un gamin pisser à un étage de chez lui", se désole-t-il.
Et faire des travaux est parfois compliqué: "Hier, je suis allé dans un bâtiment de Villeurbanne changer un hublot et un fil, et quatre jeunes m'ont dit de ne rien changer du tout, parce qu'ils avaient dégradé pour faire leur business", raconte Sébastien.
Consciente de ces problèmes, la ministre de la Ville Juliette Méadel estime que "les bailleurs font le maximum" alors qu'ils sont parfois confronté au trafic de drogue. Pour régler le problème, elle les invite à travailler main dans la main avec son ministère.