Ils réservent nos vacances, font les courses à notre place... la révolution des “agents IA”

Flippant ou totalement révolutionnaire? Des IA ne se contenteront plus de répondre à des questions, mais pourront carrément réaliser des tâches à notre place. On lui dit quoi faire et elle travaille pour nous. Littéralement: elle prend le contrôle de l’ordinateur ou du téléphone. Google en a fait la démonstration avec un projet encore en phase de prototype, il s’appelle Mariner.
Il faut lui donner un ordre: “passe une commande de courses sur internet dans un budget de 100 euros maximum, je veux pouvoir faire 10 repas pour deux personnes”. Et il va aller faire les recherches et passer la commande. C’est l’IA qui va réaliser les actions sur internet, bouger le curseur de la souris, activer le navigateur, remplir des formulaires et cocher des options, exactement comme le ferait un humain. Ne reste plus qu’à payer.
Autre démonstration, réalisée par Anthropic, un autre spécialiste de l’IA: caler un week-end touristique à San Francisco avec une visite du Golden Gate au coucher du soleil. Et là, sous vos yeux, vous voyez l’IA littéralement prendre le contrôle de l’ordinateur. Comme si un fantôme s’activait derrière le clavier. C’est lui qui va faire bouger la souris, aller sur le site du voyagiste, réserver l’hôtel, chercher l’heure du coucher du soleil pour avoir la meilleure vue possible, etc.
Quand est-ce que ces "agents IA" seront disponibles?
Les premiers modèles devraient être bientôt disponibles, soit sous forme d’application sur téléphone ou encore dans des petites enceintes connectées. Amazon, par exemple, veut transformer ses enceintes Alexa en “agents IA”. Leur nouveau cerveau leur permettrait aussi d’avoir des interactions beaucoup plus naturelles avec l’utilisateur. Aujourd’hui c’est très compliqué, on ne peut pas enchaîner plusieurs phrases, se reprendre si on s’est trompé, suivre un raisonnement logique, donner plusieurs ordres à la fois...
Sans même parler des temps de latence avant la réponse ou des incompréhensions. Avec l’intégration de l’IA générative, tout change, on peut discuter et donner des consignes complexes et combinées. Surtout, Amazon veut permettre à ses enceintes non seulement de répondre à des questions, mais aussi d’accomplir directement des tâches, comme configurer les lumières dans ma chambre en analysant les cycles de sommeil.
Ou préparer une soirée ciné: “prépare-moi les trois meilleures comédies de ces six derniers mois et commande-moi quatre pizzas dans mon restaurant préféré, et allume l’aspirateur robot pour que l’appartement soit propre à 20h”. L’appareil pourra aussi se souvenir des préférences, des discussions qu’on a eues auparavant et donc s’adapter à nos goûts, voire à notre personnalité.
On peut aussi imaginer qu’on puisse par exemple passer une commande sur Amazon directement via l’IA. L’idée étant de rendre l’expérience d’achat la plus simple possible pour qu’on oublie qu’on est en train de dépenser de l’argent.
Une révolution dans la vie professionnelle également
Ça permettrait également d’automatiser certaines tâches. Ce n’est plus seulement l’IA qui permet de résumer des mails ou de vous suggérer des PowerPoint quand vous manquez d’imagination, ce sont des missions entières normalement confiées à de hauts diplômés qui vont être complétement automatisables. Optimiser une chaîne logistique, concevoir de nouveaux produits de A à Z, mais aussi découvrir de nouveaux types de matériaux ou concevoir de nouveaux types de traitements ou de développer des logiciels…
L’IA devient une sorte d’employé virtuel de l’entreprise, qui va être capable, tout seul, 24h/24 et 7 jours sur 7. Pour donner un exemple concret, Mark Zuckerberg -qui travaille aussi sur le sujet- estime qu’avec cette nouvelle génération de “super agents” IA, Meta pourrait potentiellement remplacer une partie de ses ingénieurs logiciels. Technologiquement, c'est une avancée spectaculaire. Mais ça pourrait avoir un gros impact sur l’emploi.