"L'électricien nous a dit que c'était un miracle": l'incroyable problème de surtension électrique de cette famille bordelaise

Pierre et Marie sont un jeune couple avec 2 enfants en bas âge. Ils vivent près de Bordeaux. Fin 2019, ils ont agrandi leur maison. Un beau projet qui s'est transformé en cauchemar puisque dans toute la partie neuve, 50 mètres carrés, les chauffages et la lumière sont inutilisables à cause d'une tension électrique très élevée. Du coup, les appareils ne tiennent pas le coup.
Pierre et Marie se retrouvent avec radiateurs brulants à près de 80 degrés même éteints. Il faut carrément les débrancher et l'hiver, logiquement donc, il fait froid:
"L'hiver, on a froid et mes filles ne peuvent pas dormir dans leurs chambres. La petite dernière va avoir 3 mois et elle ne pourra pas passer l'hiver dans sa chambre. Nos filles vont dormir avec nous, je n'ai pas d'autres solutions. J'ai acheté des chandeliers. Ça nous est déjà arrivé de dîner à la bougie parce que le spot lâche et qu'on n'a plus d'électricité au niveau de la table à manger".
"L'électricien nous a déjà dit que c'était un miracle que la télé continue de marcher. J'ai déjà une box internet qui a claqué, c'est sûrement ça aussi. J'ai aussi le moteur de ma porte de garage qui a lâché, moteur qui avait 3 ans. C'est dur à encaisser".
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Que disent les fournisseurs d'énergie et les électriciens?
Malheureusement, ce n'est pas aussi simple sinon ce serait déjà réglé. Pierre et Marie ont fait venir plusieurs électriciens mais les électriciens ne peuvent rien pour eux parce que c'est Enedis qui distribue l'électricité en France et il n'y a qu'Enedis qui peut baisser la tension. Sauf que le couple a contacté Enedis à plusieurs reprises sans résultat:
"Je suis sûr que la solution technique est facile à mettre en œuvre. Au départ nous avons contacté EDF qui est le premier numéro sur notre facture. EDF nous a renvoyé vers Enedis et après cela a joué au ping-pong, ils nous ont sans cesse renvoyés l'un vers l'autre.
Au final cela serait à Enedis de régler ce problème. Si au moins on discutait d'une solution, moi je suis ouvert à tout. Mais il nous laisse patauger dans le froid. Si ça doit coûter un petit peu de faire venir un technicien, c'est pas grave, je paierai mais je ne peux pas laisser mes filles dans le froid et les faire dormir toute notre vie dans notre chambre".
Que dit la loi?
D'un côté Enedis est dans les clous puisque l'entreprise a le droit de distribuer une tension de 230 volts avec une marge d'erreur de plus ou moins 10%. Or, on est entre 240 et 253 en permanence donc au max du max de la limite autorisée mais toujours dans les clous.
Et en même temps Enedis a l'obligation d'assurer "une desserte en électricité d'une bonne qualité". Et là, ce n'est pas le cas puisque Pierre et Marie vivent un enfer depuis plus d'un an maintenant. Interrogés par RMC, des spécialistes ont confirmé que les luminaires et les radiateurs qui contiennent de l'électronique ne supportent pas plus de 240 volts. Donc ce n'est pas étonnant que Pierre et Marie se retrouvent dans cette situation impossible avec tous les radiateurs qui claquent au bout de quelques semaines.
Contacté, Enedis assurent que les appareils électriques devraient supporter la tension distribuée. Mais elle s'est quand même engagée à baisser la tension. Ça n'est pas fait mais normalement une intervention est programmée le 25 octobre, pour éviter à Pierre et Marie de passer un deuxième hiver dans le froid à dîner à la bougie.
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