L'haleine, nouvel eldorado de la biométrie

Avec la tech, notre haleine va permettre beaucoup de choses - Capture d'écran
Notre haleine, c’est marqueur biométrique, une empreinte unique, comme nos empreintes digitales, l’iris de l’œil ou notre visage pour la reconnaissance faciale. Quand on souffle, on émet dans l’air que l’on expire, des particules qui ont une composition chimique qui ne sont pas les mêmes d’un individu à un autre.
Des chercheurs japonais de l’université de Kyushi ont mis au point un capteur olfactif (une sorte de nez électronique) capable de "sentir" notre haleine et de faire la différence entre n’importe quel individu avec une précision de plus de 97%.
Si on se projette un peu, on pourrait intégrer ce genre de capteurs dans des smartphones pour les verrouiller/déverrouiller. Dans des terminaux de paiement ou dans des portes sécurisées (aux aéroports, dans les entreprises...).
Cette technologie serait plus sûre que les autres moyens d’identification biométrique, car contrairement à un visage ou même une empreinte du doigt, une haleine, c’est quand même très difficile à copier. Il reste quand même des barrières technologiques : certains aliments, certaines maladies aussi, modifient la composition chimique de notre haine, ce qui fait que ce n’est pas encore complètement au point.
Une aide pour le domaine de la santé
Cette technologie pourrait avoir plein d’applications notamment dans le domaine de la santé, pour dépister certaines maladies.
Beaucoup de recherches sur des tests d’haleine, comme un alcootest, qui permettrait de détecter tout un tas de maladie un cancer par exemple ou même des problèmes cardiaques. C’est ce sur quoi travaillent des laboratoires du Technion, grande université israélienne, qui a mis au point un "eNose" (un nez électronique), un petit appareil équipé de nanocapteur capable de détecter des biomarqueurs, de tout petits changements moléculaires. Ce qui permettrait de diagnostiquer l’athérosclérose (accumulation de graisse dans les artères).
Une révolution potentielle dans le dépistage, même si là encore, ça va prendre du temps avant de passer des laboratoires universitaires aux laboratoires médicaux.
Des détecteurs d'explosifs
Airbus par exemple, travaille sur une truffe électronique. C’est le même principe que les chiens renifleurs de bagages. Un dispositif assez fou, composé de vraies cellules biologiques vivantes, de vrais neurones, couplées à des processeurs informatiques, et capables d’aspirer l’air de la cabine et de détecter en quelques secondes la présence de certaines molécules très précises. Ça peut-être des explosifs, c’est d’ailleurs leur utilité première. Mais ça pourrait aussi être un virus, autrement dit, ces petits capteurs pourraient détecter la présence du covid lorsqu’un passager malade entre dans l’avion, grâce à certaines molécules présentes dans son haleine ! Et les applications de ces "nez électroniques" vont encore au-delà de ça.
On est aujourd’hui capable par exemple de reconnaître différents whiskies rien que par leur odeur avec une précision de l’ordre de 95%. Un outil de lutte contre la contrefaçon. Même chose pour les parfums : le nez électronique va faire instantanément la différence entre un vrai Chanel n°5 et une copie.