L'usage du drone doit être maîtrisé par un apprentissage

Un drone dans un parc de Santiago, au Chili le 10 avril 2015. (Photo d'illustration) - Martin Bernetti - AFP
Stéphane Morelli, Président de la Fédération professionnelle du drone civil.
"Le drone est un objet nouveau qui, lorsqu’il est arrivé en masse, a fait apparaître un certain nombre de problèmes car il y avait un vide juridique. Assez rapidement, on s’est rendu compte qu’il y avait un certain nombre d’usages non maîtrisés, principalement avec des utilisateurs de loisirs et parfois avec des professionnels peu scrupuleux.
Il y a quelques semaines dans Paris a eu lieu le premier accident corporel impliquant un drone. Un pilote, a priori pour le loisir, a utilisé un drone sur les quais de Seine et en a perdu le contrôle de son drone? Celui-ci a heurté un touriste grec, qui avait des blessures pas extrêmement graves, mais a été évacué à l’hôpital.
Pour une infraction délibérée, le télé-pilote risque 45.000 euros et un an d'emprisonnement, et 15.000 euros et six mois en cas de maladresse ou négligence.
Le drone a des hélices qui tourne, des batteries qui peuvent prendre feu, on voit bien qu'il y a un vrai danger et que tout ça doit être maîtrisé par un apprentissage. On peut se faire plaisir, on peut gagner de l’argent, mais en respectant la sécurité et la vie privée de nos concitoyens.
Un "entre-deux" pour la formation
On est dans un entre-deux: il ne faut pas créer quelque chose de trop monstrueux qui fera qu’on n’achète plus de drones, et en même temps il faut garantir l’intégrité des biens et des personnes.
Depuis 2012, on a une réglementation assez générique qui permet d’encadrer les activités de drones de loisirs et professionnels. Elle indique un certain nombre de mesures toutes simples: on ne vole pas au-dessus d’un espace public, de personnes à la verticale, ou à proximité des endroits où d’autres aéronefs évoluent, au-dessus des sites sensibles...
Comme en 2014, il y a eu des survols de centrales nucléaires et de sites sensibles, cette réglementation a été mise à disposition du grand public pour que les gens comprennent en dix lignes ce qu’ils ont droit de faire ou non.
Toute cette réflexion a abouti à la loi du 24 octobre 2016 relative au 'renforcement de la sécurité de l’usage des drones civils'. A partir d'une masse de 800g pour le drone, il faut une obligation de formation. Un décret d’application doit être publié à l'été 2018 pour préciser les modalités de cette formation. On pense que le marché de la formation des drones civils va vraiment se développer en conséquence."