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Les concepts, les prix… Le pari de la voiture solaire

Avec l’explosion des prix des carburants, toutes les pistes sont bonnes à explorer. Dans "Estelle Midi" ce mardi sur RMC et RMC Story, Anthony Morel a présenté le projet un peu fou de la voiture solaire.

Des voitures électriques capables de rouler en utilisant un carburant gratuit : la lumière du soleil. Sur le papier, ça fait rêver ! L’idée ne date pas d’aujourd’hui : la première "sunmobile" date de 1955… Depuis, beaucoup de concepts, de projets un peu fous d’ingénieurs, ont vu le jour. Mais là, on commence à voir arriver les premiers modèles commerciaux. Et il y en a pour tous les goûts. D’ici quelques mois, on pourra acheter la Lightyear (l’année-lumière), une berline électrique aux faux airs de Tesla, dont toute la carrosserie et le toit sont recouverts de panneaux photovoltaïques. Une voiture électrique qui, grâce au soleil, va récupérer 12 km d’autonomie par heure. Ou encore la Aptera, une petite citadine au look futuriste (on dirait un cockpit d’avion), dont la surface est recouverte de 80 cellules photovoltaïques. Elle est ultra légère: tout a été optimisé au niveau du poids, avec des matériaux composites très légers, une conception très aérodynamique… Ce qui lui permet de rouler 60 km en autonomie complète, uniquement alimentée par le soleil. De quoi gérer sans problème les petits trajets du quotidien. Ou encore le Sono Sion, un petit monospace dont les panneaux photovoltaïques sont directement intégrés à la carrosserie.

Evidemment, c’est loin d’être parfait, car le rendement des panneaux photovoltaïques reste encore relativement faible, de l’ordre de 20 à 25%. Les trois-quarts de l’énergie solaire ne sont pas transformés en électricité, grosse déperdition… Mais les avantages sont très clairs: pas besoin de payer la recharge électrique, le soleil étant gratuit, pas de risque de tomber en rade au milieu de nulle part. Dans le pire des cas, il suffit de se garer n’importe où et d’attendre que le soleil fasse son œuvre. Pas dans un parking souterrain, évidemment…

Des panneaux solaires qui fonctionnent aussi sous la pluie

Et s’il pleut, on fait comment ? C’est toujours le problème avec le solaire évidemment : en cas de pluie, la production d’énergie solaire baisse de 90%… C’est un frein, mais ce n’est pas complétement insurmontable. Il faut bien comprendre que ces voitures solaires restent avant tout des voitures électriques. Donc on pourra aussi les recharger de manière classique en cas de mauvais temps. Le solaire, c’est juste un plus. Et puis, on commence à voir arriver des choses assez intéressantes, comme des panneaux solaires qui fonctionnent aussi sous la pluie. En utilisant ce qu’on appelle la triboélectricité, produite par le frottement de deux corps: autrement dit, la friction des gouttes d’eau sur le panneau va dégager une énergie qu’on va récupérer pour produire une petite quantité d’électricité…

Et ça coûte cher ? Tout dépend des modèles. Pour une berline solaire haut de gamme, on peut monter à 150.000 euros… Mais pour ce qui est des petits modèles, on est plutôt autour de 25.000 euros, ce qui est peu cher pour de l’électrique. Ou même la Squad, une toute petite citadine genre voiturette de golf, dont le toit est recouvert de cellules photovoltaïques, qui sera commercialisée moins de 6.000 euros. Il faut voir le coût à long terme, car les recharges coûtent beaucoup moins cher. Au-delà de ces projets un peu fous, il faut aussi noter que les constructeurs traditionnels veulent intégrer cette technologie pour doper l’autonomie des voitures électriques classiques. Comme Hyundai ou encore Mercedes, qui a récemment présenté une voiture qui serait capable de faire 1.000km d’une traite (Paris-Marseille sans recharger), équipée de panneaux photovoltaïques sur le toit. Certains imaginent aussi intégrer ces technologies sur le toit de poids lourds ou de bus pour limiter leur consommation en carburant.

Anthony Morel