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Méfiance face aux applications de reconnaissance des champignons

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De nombreuses applications ont été créées pour reconnaître les champignons. Problème: elles ne sont pas toujours fiables.

Qui dit automne, dit balade en forêt à la recherche de champignons. Il convient de faire très attention et de ne pas se tromper, car les erreurs peuvent être mortelles. De plus en plus de Français utilisent donc des applications qui permettent d’identifier n’importe quel type de champignon, mais ça n'est pas toujours une bonne idée. Les risques sont tels que l'Agence de sécurité sanitaire tire la sonnette d’alarme.

Ces applications s’appellent Champignouf, Mushroom ou encore Champignons pro. Le principe est simple: des algorithmes nourris avec des tonnes d’image permettent d'identifier les champignons. Reconnaître un agaric des forêts -parfaitement comestible- d’une amanite phalloïde -potentiellement mortelle- serait donc possible. Parfois, ça fonctionne très bien et c’est d’ailleurs impressionnant, mais une fois sur deux, en moyenne, ça ne marche pas.

250 cas d'intoxication recensés cette année

Sur les tests réalisés par RMC, l’application n’a même pas reconnu un simple champignon de Paris. Le problème réside surtout dans le fait que ces applications ne recensent que quelques centaines d’espèces sur les 30.000 existantes en France. De plus, les photos sur lesquelles elles se basent ne sont pas toujours de très bonne qualité, ce qui fausse les résultats.

Plus de 250 cas d’intoxication ont déjà été recensés cette année, soit deux fois plus que l’an dernier à la même époque. Toutes ne sont pas à mettre sur le dos de ces applications, loin de là, mais cela n’aide pas forcément. Mieux vaut faire confiance à des spécialistes humains, ou même apporter son panier à l’association mycologique la plus proche.

Il faut également se méfier face aux guides qui se trouvent sur Internet. Certains ont été entièrement rédigés par des intelligences artificielles dans le simple but de générer de l’argent rapidement et contiennent bon nombre d’erreurs.

De nombreuses applications

Cela montre aussi que l'intelligence artificielle a ses limites. La technologie de reconnaissance d’image est encore largement perfectible même si elle s’améliore quand même très vite. D’autres applications, hors champignons mais dans l’analyse de la nature, fonctionnent très bien.

Il y a par exemple Plantnet, qui permet d’identifier des dizaines de milliers de végétaux à partir d’une simple photo. Elle donne de nombreuses informations sur le végétal, son nom en latin, son histoire, les régions où on le trouve. Conçue par plusieurs laboratoires de recherche (Cirad, l’Inra et l’Inria) et traduite dans 22 langues, l'application, gratuite, a été téléchargée des millions de fois.

L'application Birdnet, elle, va utiliser le micro du téléphone pour reconnaître, en analysant le spectre sonore et la géolocalisation, un oiseau. Près de 1.000 oiseaux différents peuvent être identifiés, un peu partout dans le monde.

Anthony Morel