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Métiers en tension: comment les robots peuvent faire le job

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Les robots se répandent à un rythme incroyable et s'introduisent depuis plusieurs années dans plusieurs domaines de l'activité humaine. Dans un contexte de manque de main d'oeuvre, ces robots pourraient incarner une solution dans bien des domaines.

C’est l’un des gros points de blocage de la loi sur l’immigration. Et il risque d’entraîner des discussions houleuses au sein de la commission mixte paritaire. La régularisation des travailleurs immigrés pour soulager les métiers en tension. Face à ce problème, d’autres pays explorent des solutions technologiques.

Faire appel à des armées de robots plutôt qu’à des travailleurs étrangers pour une grande partie des métiers où l’on a une pénurie, c’est le choix de société qu’a fait notamment le Japon, dont la population vieillit et qui refuse toute immigration.

Des robots dans le milieu agricole

La technologie est prête, avec des exemples très concrets dans des secteurs très différents, comme l’agriculture. Des exploitations gérées de A à Z (ou presque) par des robots qui vont réaliser toutes les tâches fastidieuses, répétitives, comme le désherbage, l'épandage, la récolte...

Des robots maraîchers, des véhicules autonomes, équipés de racloirs et de herses, de caméras et de lasers. Ils se baladent entre les rangées de salades ou de pommes de terre, dans les vignes aussi, et ils vont semer, biner, retirer les mauvaises herbes.

Au moment des récoltes, il y a un problème chronique de main d’œuvre. Mais ce n'est pas un souci puisqu'on a maintenant des robots cueilleurs. Monté sur roues, il se balade dans les serres. Une caméra intelligente dopée à l’IA va détecter la présence d’un légume, sa taille, son niveau de maturité, et un bras robotique équipé de doigts articulés va s’en saisir délicatement, sans les abîmer.

Comme Octinion, le robot cueilleur de fraises, capable de détecter des fraises mûres de les saisir avec une pince pour séparer le fruit de la tige. Certes, ces machines sont plus lentes que l’homme. Mais elles travaillent la nuit, les week-ends et les jours fériés. Quand le robot a terminé de travailler, il envoie même un SMS à l’agriculteur.

L’intérêt est de garantir des efforts en moins pour l’exploitant qui n’a plus à s’abîmer le dos, donc moins de pénibilité. Et un besoin en main d’œuvre drastiquement réduit: il suffit d’un humain pour superviser toutes les machines.

Des robots maçons

Nous avons aussi des choses très intéressantes qui sont en train d’arriver. Comme Hadrian, un spectaculaire robot maçon, capable de construire une maison en moins de deux jours. Il dépose les parpaings un par un, façon mitraillette. 300 briques par heure.

Un maçon humain fait environ 500 briques par jour. Il prend la forme d’un long bras robotique de 30 mètres de long, placé à l’arrière d’un camion qui achemine les briques sur le chantier.

Donc c’est un outil tout en main: la brique glisse le long du bras, est saisie par une sorte de pince, un adhésif ou du mortier est appliqué. Le tout à un rythme infernal.

C’est un spectacle qui est assez hypnotisant. En moyenne, la machine va construire une maison en deux jours… Ne reste plus aux humains qu’à s’occuper des portes et des fenêtres.

Ce robot maçon, on commence à le voir arriver sur les chantiers. Il a notamment été "embauché" pour bâtir 5.000 maisons au Mexique.

Le gros avantage de l’automatisation, comme dans tous les domaines, c’est que mécaniquement, ça va faire baisser les prix.

Et ils peuvent travailler non-stop, 24h/24, sans jamais avoir d’accidents ni d’arrêts de travail, ni de congés. Des chantiers qui durent moins longtemps, qui coûtent moins cher, avec moins de main d’œuvre.

Après, il faut voir si cela se répercute sur le prix des maisons ou les marges des géants du BTP.

Des robots dans la restauration et les hôpitaux ?

Robots, robots, encore des robots… Robots serveurs, robots barmen... Certains restaurants s’équipent aussi de cuisines robotisées, capables de préparer une salade ou un hamburger.

L'objectif n'est pas de remplacer les chefs, la cuisine reste quelque chose d’éminemment humain, et heureusement, mais on peut imaginer des robots commis, pour gérer les tâches les plus ingrates.

Des robots serveurs dans les restaurants, ça existe déjà d’ailleurs, popularisés par le Covid. Ou encore des robots aides-soignants, programmés pour se balader dans l’hôpital et transporter des médicaments, du matériel, des fournitures médicales, ou encore pour soulever les patients de leur lit et les mettre dans un fauteuil roulant.

0n aura toujours besoin d’humains, ne serait-ce que pour l’interaction sociale, mais beaucoup moins que le besoin criant qu’on a aujourd’hui.

Anthony Morel