Napoléon : empereur de l'innovation

Le dernier film de Ridley Scott montre un tout autre visage de l'empereur Napoléon. Il était un champion de l’innovation scientifique et technologique.
Il a été à la fois le témoin, l’admirateur et surtout un facilitateur de tout un tas d’inventions et de lames de fond technologiques qui ont changé la vie des Français.
La passion de Napoléon pour l'innovation scientifique
Il avait une fascination -et comprit le potentiel énorme pour l’électricité – à une époque ou c’était loin d’être évident, on est avant la première ampoule d’Edison, à l’époque on s’intéresse au "fluide électrique", qui est presque de la magie.
Il va montrer un très grand intérêt à une invention majeure, celle de la première pile, par l’italien Volta (1799), en empilant des disques de zinc et d’argent séparés par un tissu imbibé d’eau salée, on créé une réaction chimique qui fait apparaître un courant électrique. Volta appelle ça un électromoteur.
Napoléon assiste personnellement à une démonstration à Paris. Il est tellement impressionné qu’il va le couvrir d’honneurs et instaurer un concours doté de 60 000 francs pour le savant qui "fera faire à l’électricité un pas comparable à celui qu’on fait faire Franklin et Volta".
C’est aussi à lui qu’on doit indirectement l’invention de la boîte de conserve, qui va complètement changer nos habitudes alimentaires.
Pour lutter contre le scorbut qui décimait ses armées, il organise un concours pour trouver un procédé de conservation des aliments frais.
C’est Nicolas Appert qui va l’emporter, par un procédé de stérilisation par la chaleur dans des bocaux fermés hermétiquement.
C’est l’ancêtre de nos boîtes de conserve, qui permettent de garder des aliments longtemps.
Par exemple avec le sucre de betterave. Pendant le blocus anglais, le sucre des colonies n’arrive plus en France, il va demander aux industriels, contre une forte récompense, d’expérimenter pour trouver un produit de remplacement et notamment d’expérimenter le sucre de betterave.
Napoléon : un précurseur dans le monde de la technologie
Napoléon était précurseur puisqu’il a même joué aux échecs contre un robot, en 1809.
Il s'agissait d'un automate baptisé le turc mécanique, ancêtre des robots. Une machine mise au point par un inventeur autrichien, qui prenait l’apparence d’un mannequin habillé d’un turban et d’une cape, assis derrière un échiquier.
Et capable d’affronter les humains, il bougeait les pièces avec ses mains et semblait doué d’intelligence.
A l’intérieur du meuble de l’échiquier, quand on l’ouvrait, on voyait des mécanismes, des engrenages qui animaient le personnage et lui permettaient de jouer automatiquement aux échecs, de se saisir des pièces et de les déplacer, de détecter si l’adversaire trichait, et une boîte vocale lui permettait même de dire "échec" en cas d’échec.
Une merveille de technologie qui a fait le tour des cours d’Europe et aux Etats-Unis, d’autant qu’elle battait tous ses adversaires.
Dont des personnalités comme Benjamin Franklin, Catherine II de Russie mais aussi, en 1809, Napoléon et qui va perdre la partie. Il était moins bon devant l’échiquier que sur un vrai champ de bataille.
C’était presque un miracle que cette merveille de technique, qui était un peu l’ancêtre des robots sauf qu’en fait tout ça était un vaste canular.
Le meuble de ce prétendu automate cachait un double fond dans lequel se cachait un joueur humain, qui pouvait voir la partie et manipulait le mannequin en cachette.
Redonner vie à Napoléon grâce à l'intelligence artificielle
Aujourd’hui Napoléon reprend vie grâce à l’intelligence artificielle. À quoi ressemblait vraiment Napoléon ? Mort cinq ans avant la première photo, prise par Nicéphore Niepce en 1826.
On a évidemment de multiples portraits et peintures, mais ce n’est jamais complètement pareil.
Un photographe néerlandais, Bas Uterwijk, est parvenu à modéliser son visage avec un niveau de réalisme absolument fou, grâce à l’intelligence artificielle.
C’est un logiciel spécialisé, Art Breeder, qui a fait le travail : à partir d’un agrégat de portraits dessinés ou peints, il est capable d’analyser précisément chaque trait du visage, couleur des yeux, des cheveux, distance entre les pommettes et la bouche avant de le reproduire de manière quasi photographique.
Le résultat est bluffant, il en fait d’autres, avec Van Gogh, Rembrandt, George Washington ou encore Jésus.