"On me disait que j'étais un traître, un collabo, un lâche": ce "gilet jaune" témoigne de la violence des réseaux sociaux
Il était venu pour discuter avec Edouard Philippe, Jason Herbert s'est finalement retrouvé la cible de propos haineux d'internautes mécontents de cette entrevue.
En effet, du jour au lendemain, quand il est reçu par le Premier ministre, un torrent de messages haineux se déverse sur les profils Facebook et Twitter de ce "gilet jaune" de 26 ans: "On me disait que j'étais un traître, un collabo, un lâche, qu'on allait tout simplement régler mon compte" raconte t-il.
Plusieurs centaines de messages haineux reçus
Jason Herbert aurait souhaité que ces personnes soient condamnées mais le nombre de plaintes à déposer était trop important: "J'ai préféré passer outre parce que ça représente, en quelques jours, des centaines et des centaines de personnes".
Pour l'association de défense des droits, la Quadrature du Net, et le juriste Arthur Messaud, il n'est pas certain que la suppression de l'anonymat aurait empêché cette violence verbale. Une telle interdiction pourrait surtout mettre en danger les victimes d'harcèlement ou les lanceurs d'alerte: "Toutes les personnes qui veulent parler sur Internet des oppressions qu'ils vivent, que ce soit des oppressions raciales ou de genres, devront le faire à visage découvert et donc s'exposer encore plus. Il est extrêmement facile de retrouver où vous habitez, de vous harceler, retrouver des photos de vous" selon le juriste.
La solution, se tourner vers d'autres réseaux sociaux?
Arthur Messaud ne voit qu'une solution pour enrayer la violence: la fuir en quittant Facebook, Twitter ou Youtube pour des réseaux sociaux moins connus mais plus plus pacifiques comme Mastodon ou Piertube.
La question de l'anonymat sur les réseaux sociaux a été évoqué par Emmanuel Macron vendredi, devant des maires à Souillac. Le chef d'Etat a dénoncé le nombre d’informations "fausses, décontextualisées, relatives" qui circulent et a souhaité une diminution de l’anonymat.