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Pour Gérald Darmanin, Snapchat est devenu "le réseau social de la drogue"

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- - Robyn BECK / AFP

Selon le ministère de l'Intérieur, l'appli, très prisée des jeunes, est "totalement démoralisée".

L'appli dans le viseur. Snapchat, une application de partage de vidéos et de photos très prisée des jeunes, est devenue "le réseau social de la drogue" en favorisant les livraisons à domicile, a accusé mercredi Gérald Darmanin.

"C'est sur Snapchat que les livreurs de drogue donnent leurs rendez-vous, comme vous donnez rendez-vous sans doute pour livrer une pizza. (...) C'est totalement démoralisé", a déclaré le ministre de l'Intérieur sur France Inter, dénonçant une "ubérisation" du trafic via "les réseaux sociaux".

Le ministre de l'Intérieur a ainsi appelé les dirigeants de Snapchat à "prendre (leurs) responsabilités" pour "arrêter d'être le réseau social de la drogue". "Des scooters, des faux VTC, livrent à domicile pour éviter le travail que nous faisons dans l'espace public, c'est-à-dire en bas de l'immeuble", a-t-il ajouté.

Le ministre de l'Intérieur, qui a fait de la lutte contre le trafic de stupéfiants sa priorité, a indiqué mardi dans une interview à l'Express que plus de 1.700 opérations de police avaient été menées depuis janvier sur les 4.000 points de deal répertoriés en France. 

Dans "Les Grandes Gueules" de RMC, Bintou a témoigné de la violence qui peut naître sur les réseaux sociaux, et notamment sur Snapchat. Sa fille était abonnée au compte de l'adolescent de 14 ans, soupçonné d'avoir poignardé mortellement Marjorie dans le Val-de-Marne, il y a moins d'une semaine.

Selon cette maman, "Ma fille a assisté à la discussion. C'était des reproches sans queue ni-tête. Par rapport à l'apparence, au physique. Je trouve ça dramatique. Ce qui me choque, c'est qu'ils se font insulter avec des gros mots. Pour eux, c'est normal, ces échanges. Le pire, c'est qu'on ne sait pas pourquoi ça a dérapé".

"Souvent on ne sait même pas de quoi ça part. Ma fille a eu des problèmes pour des moqueries au sujet d'un pantalon d'une camarade, ou d'une coiffure. Ma fille connaît le meurtrier, mais moi même je ne l'avais jamais vu! On croit que sa fille est en sécurité dans sa chambre mais pas du tout! Ils sont sur leurs téléphones et exposés à tous les dangers" reproche-t-elle, avant de conclure que "Le portable est devenu une arme de destruction massive".
La rédaction de RMC avec AFP