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Procès France Télécom: peines maximales requises contre l'entreprise et l'ex-PDG Didier Lombard

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En attendant les plaidoiries de la défense, des peines maximales ont été requises contre France Télécom et ses ex-dirigeants. En tout, 7 prévenus comparaissent au tribunal correctionnel de Paris depuis 2 mois.

Trois anciens dirigeants sont jugés pour harcèlement moral dont l'ancien PDG du groupe Didier Lombard, son ex-numéro deux Louis-Pierre Wenès et le directeur groupe des ressources humaines Olivier Barberot. 4 autres responsables sont jugés pour complicité.

Ils sont accusés d’avoir mené entre 2008 et 2009 "une politique visant à déstabiliser les salariés", qui serait à l’origine de plusieurs suicides. 39 cas ont été retenus par le tribunal dont 19 suicides.

Avec ce procès France Telecom, le ministère public souhaite faire jurisprudence. Le parquet a donc réclamé 75.000 euros d'amende contre France Télécom, première entreprise du CAC 40 à être jugée pour harcèlement moral, et un an de prison et 15.000 euros d'amende contre l'ex-PDG Didier Lombard, l'ex-numéro 2 Louis-Pierre Wenès et l'ex-DRH Olivier Barberot.

Proches et victimes partagés sur les peines requises

Des réquisitions qui laissent les victimes et leurs proches partagés. Un an de prison: c'est la peine maximale mais elle paraît bien dérisoire pour les parties civiles comme Raphael Louvadroux dont le père s'est suicidé en s'immolant devant un site France Telecom en 2011. Seule consolation: la démonstration implacable des deux procureures.

"Quel dommage Didier Lombard qu'un esprit organisé et scientifique comme le vôtre ait été mis au service d'un seul impératif économique", a attaqué l'une des deux magistrates. Pour elle, pas de doute, la direction de France Telecom a instauré un "harcèlement managériale" global au profit de la suppression de 22.000 emplois en 3 ans, au détriment de "vies humaines".

"A quoi ça sert d'être un chef si vous n'assumez rien?"

"A quoi ça sert d'être un chef si vous n'assumez rien?": la procureure fait référence au discours du 20 octobre 2008 de Didier Lombard dans lequel il déclarait: "Il faut qu'on sorte de la maison poule (...) on ne va pas faire dans la dentelle."

Des propos qualifiés de gaffe par le PDG pendant l'audience. "Non M. lombard ce n'est pas une gaffe, affirme la procureure, quand les paroles vont toutes dans le même sens ce ne sont pas des gaffes ça vient du cœur".

Marion Dubreuil (avec Caroline Petit)