"Prompt engineer", "psydesinger"… les nouveaux métiers que l'intelligence artificielle va créer

C'est le métier tendance du moment: "prompt engineer". En Français, certains traduisent ce nom en "dresseur d’intelligence artificielle". L'"engineer" c’est ingénieur, et les "prompt", ce sont les textes qu’on entre dans ChatGPT quand on lui pose une question. En théorie, tout le monde peut le faire, mais en réalité ce n'est pas vraiment le cas.
Le "prompting" demande un vrai talent si on veut tirer la substantifique mœlle. Il faut poser la bonne question, la bonne suite de mots, la formulation parfaite afin d’obtenir une réponse optimale, précise, pour une tâche spécifique. Il faut comprendre comment l’intelligence artificielle (IA) fonctionne pour en tirer le meilleur.
Un travail très bien payé
Si vous souhaitez rédiger un document juridique pour un cabinet d’avocats via l'IA et que vous posez la question à ChatGPT "rédige moi un document juridique", on va avoir une réponse assez générale. L’une des astuces du prompt engineer est de décomposer ça en une suite de questions qui vont générer des réponses de plus en plus précises et structurées, jusqu’à obtenir le résultat voulu. Bref, ce métier consiste à "murmurer à l’oreille des algorithmes" si l’on peut dire.
Les candidatures ne devraient pas manquer, notamment au regard des salaires qui vont jusqu'à 300.000 euros par an. Sur le réseau social professionnel LinkedIn, le nombre d'offres explose en ce moment. Pour une fois dans la tech, les profils littéraires sont avantagés. C’est peut-être là qu’on va aller chercher les prochains ingénieurs informatiques, qui l’eut cru ? Ceux qui ont des formations en langue, en philo ou en histoire, des filières où l’on sait, peut-être mieux que dans les filières scientifiques, trouver les bons mots, même si avoir un bon background tech aide aussi beaucoup.
>>> “C’est déjà demain” avec Anthony Morel est aussi en podcasts sur le site et l’appli RMC
Des emplois créés
Avec l’IA, c’est un nouveau catalogue des métiers qu’il va falloir inventer. Si certains emplois vont être détruits, 300 millions d'après une estimation de Goldman Sachs, des millions d'autres vont être créés. Sans même parler des chercheurs en IA et des data scientists, dont la valeur va encore s’accroître dans les années qui viennent, on peut citer le métier de "psydesigner" mélange de psychologue et de designer, celui qui conçoit la personnalité de l’intelligence artificielle pour améliorer ses échanges avec les humains.
Aujourd'hui, Alexa ou Siri ont une personnalité, une voix particulière, une façon de répondre, un vocabulaire spécifique, mais demain ça ira beaucoup plus loin, avec des IA qui iront de l’assistant médical au petit ami virtuel, avec à chaque fois une personnalité et une façon de s’exprimer différentes. On peut aussi citer les "éthiciens de l’IA" en français qui sont censés garantir que l’IA soit développée en suivant certains codes moraux. Mais lesquels? Telle est la question!