Quand des micro-robots sont utilisés pour soigner les humains

Ils sont minuscules et pourraient être très utiles. Des micro-robots capables de se faufiler partout, y compris dans le corps humain, sont utilisés - à titre expérimental - pour aller déposer une dose de médicament dans une zone précise ou aider à expulser un corps étranger. L'exemple montré dernièrement par des chercheurs américains et chinois est celui d'un mini-robot capable de changer de forme et de passer de l’état solide à l’état liquide.
Il prend la forme d’un lego, un mini-robot capable de se liquéfier, de se transformer en flaque. Equipé de particules magnétiques qui permettent de le piloter à distance et de lui faire changer de forme en augmentant sa température, il est composé de gallium, un métal qui a la propriété de pouvoir être liquide à température ambiante, à partir de 30 degrés.
Dans la vidéo de démonstration de l’équipe de chercheurs chinois et américains qui l’a mis au point, ce robot est enfermé dans une prison, se liquéfie pour passer entre les barreaux, avant de reprendre sa forme initiale. Ce robot "changeforme" peut grimper une paroi (dans l'estomac par exemple), passer n’importe quel obstacle, ou même se couper en deux avant de se reformer. Une révolution potentielle dans le monde de la santé.
Des robots médicaments
Dès lors, l’idée serait de créer des sortes de "robots médicaments". De nombreuses expérimentations dans ce domaine notamment celle de robots souples de moins d’un millimètre de long, qui vont prendre la forme de chenilles ou de mille-pattes microscopiques, capables de ramper à l’intérieur de vos organes, de remonter votre tube digestif, de nager dans vos fluides corporels. Pas très ragoûtant a priori, ces micro-robots seront capables de porter une charge 100 fois supérieure à son propre poids, pour aller cibler une infection par exemple, ou une tumeur, et donc d’être beaucoup plus efficace qu’aujourd’hui, avec une médecine extrêmement précise.
Ils vont aussi permettre d’utiliser des doses de médicament beaucoup moins importantes. D’autres seraient même capables de réparer des cellules endommagées ou de déboucher les artères. L’autre avantage de ces "médicaments à tête chercheuse" serait d’éviter certaines opérations lourdes sans "charcuter" le patient, d’autant que ces robots vont encore se miniaturiser. Parmi les avantages pour l'Homme, il n'y a plus d’anesthésie générale ni de cicatrices. La chirurgie de moins en moins invasive, permet au patient de rentrer chez lui beaucoup plus rapidement et la chirurgie ambulatoire, est un gros enjeu pour la sécurité sociale dans les années qui viennent.
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Comment s'en débarasser?
Reste une limite. Une fois qu'on a ce robot dans le ventre, on ne sait pas encore comment s'en débarrasser. La prochaine étape c’est de faire en sorte que ce robot soit biodégradable, pour qu’on puisse s’en débarrasser facilement une fois son travail accompli. Ainsi, une fois leur mission accomplie, ils se dissoudront à l’intérieur du corps. Plus largement, au-delà du médical, on peut imaginer d’autres applications pour ces "robots-mous", qui vont pouvoir prendre n’importe quelle forme, recouverts de matériaux souples, comme le silicone avec souvent une pointe de biomimétisme. On pourra alors s'inspirer de la nature, des animaux (comme les tentacules des pieuvres, de méduses, de chenilles) dans leurs formes.
Les applications aussi seront nombreuses et pourront aller de l’industrie agroalimentaire, avec des robots-mous capables de se saisir et de trier délicatement les fruits et légumes, avec la même souplesse que les doigts humains, sans les abîmer, mais de manière extrêmement rapide, alors que d’autres qui vont pouvoir s’infiltrer et se faufiler dans un conduit comme des serpents, pour faire de la maintenance et de l’inspection de bâtiments ou des missions de sauvetage.