Réseaux sociaux: instaurer une autorisation parentale pour les moins de 15 ans "n'évitera pas les incidents"
Le gouvernement réfléchit à instaurer une autorisation parentale pour les mineurs de moins de 15 ans qui veulent se connecter aux réseaux sociaux tels que Facebook, Snapchat ou Instagram. Une fausse bonne idée, selon Justine Atlan, directrice de l'association e-enfance (association de protection de l’enfance sur Internet), invitée de Bureau de vote ce vendredi. "Ça va déresponsabiliser les réseaux sociaux, explique-t-elle. A partir du moment où ils vont considérer que les enfants sont avec leurs parents, ils vont beaucoup moins sentir la pression qu'ils ont aujourd'hui de proposer un cadre protecteur".
Pour Justine Atlan, cette mesure est de toute façon vouée à être contournée. "Aujourd'hui ce sont les parents qui donnent un smartphone à leur enfant. Pour autant, les enfants se comportent-ils correctement avec leur smartphone? Non. Donc ce n'est pas parce que le parent donnera son accord pour que son enfant aille sur les réseaux sociaux qu'on va éviter tous les risques. Cela n'évitera pas du tout les incidents".
"Les ados mentent sur leur âge"
Et les enfants ont pris l'habitude de mentir sur leur âge, rappelle-t-elle. "Les enfants sont sur les réseaux sociaux bien avant 13 ans, qui est l'âge autorisé normalement (pour aller sur Facebook). Ils y sont tous à partir de 9 - 10 ans. Ils mentent sur leur âge. Et quand vous parlez aux ados de cette nouvelle loi, ils disent qu'ils s'en fichent parce qu'ils mentiront sur leur âge. Et les parents - qui sont pour près de 80 % au courant quand leur enfant sont sur Facebook avant 13 ans - sont complices du mensonge de leur enfant sur leur âge. Donc le parent n'est pas le meilleur protecteur."