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Réseaux sociaux: le gouvernement voudrait fixer la majorité numérique à 15 ans

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Entre le seuil conseillé par l'Europe (16 ans) et celui conseillé par un rapport parlementaire (13 ans), le gouvernement pourrait trancher en faveur du seuil de 15 ans pour pouvoir s'inscrire sur les réseaux sociaux sans autorisation parentale. Mais la mesure semble compliquée à mettre en place.

Facebook, Snapchat, Instagram… Pour s'inscrire sur les réseaux sociaux il faudra bientôt avoir au minimum 15 ans. Ou alors bénéficier d'une autorisation parentale. Jusqu'ici, le gouvernement s'en tenait à 16 ans pour ce qu'on appelle la majorité numérique. Un seuil conseillé par l'Europe et défendu par Nicole Belloubet, la garde des Sceaux, dans le cadre du projet de loi relatif à la protection des données personnelles présenté le 14 décembre dernier en conseil des ministres. Un rapport parlementaire dévoilé ce jeudi allait pourtant plus loin en proposant une autorisation parentale à… 13 ans pour s'inscrire sur les réseaux sociaux. C'est l'âge auquel on peut s'inscrire sur Facebook par exemple.

L'auteur du rapport part du principe que les adolescents disposent d'un smartphone dès l'âge de 11 ou 12 ans. Mais "15 ans serait un consensus acceptable", décrypte l'un des députés qui planchent sur le sujet, joint par RMC. "Plus réaliste que les 13 ans" proposés par le rapport parlementaire. Une proposition que le gouvernement pourrait d'ailleurs valider sans trop de difficultés. "Nous n'étions pas obsessionnels sur le seuil des 16 ans", assure un conseiller pour qui "rien n'est fixé !".

"Je ne vois pas comment faire !"

Sauf que, techniquement, 13, 15 ou 16 ans… de toute façon, imposer une autorisation parentale semble très compliqué à mettre en place. Le gouvernement avance quelques pistes, comme une identification par carte bancaire au moment de l'inscription sur le réseau social ou encore la création d'une carte nationale d'identité numérique. Pour cette dernière, la mesure apparaît trop onéreuse et beaucoup trop complexe à mettre en place, assure Jacques Henno, un spécialiste de la question, auteur de nombreux ouvrages sur les jeunes et les réseaux sociaux. "Il n'y a pas de solution facile à mettre en place. Il faudrait éventuellement, comme dans certains pays (la Belgique ou l'Estonie), disposer d'une carte d'identité numérique mais à ce moment-là il faudra aussi disposer d'un lecteur de carte numérique. Ou alors demander une photocopie de la carte d'identité plastique… Concrètement, je ne vois pas comment on peut s'assurer qu'un enfant a plus de 13 ans".

P. G. avec Jean-Baptiste Durand