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Un robot espion qui s'autodétruit

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Des chercheurs ont mis au point un robot souple multifonction et capable de s'autodétruire à la demande. La plupart des systèmes robotiques traditionnels sont durs, c’est-à-dire composés de structures métalliques avec des articulations basées sur des mouvements conventionnels.

C'est un robot espion qui s’autodétruit sans laisser de traces s’il tombe entre les mains de l’ennemi. Nous ne sommes pas dans un film de science-fiction, mais il s'agit bien d'un projet sérieux de chercheurs sud-coréens.

"Ce robot s’autodétruira dans 5 secondes"

On est vraiment dans Mission Impossible avec ce robot éphémère mis au point par des chercheurs sud-coréens. Le principe : un mini-robot souple de 3 cm de long, qui ressemble à une brique de lego, équipé de toutes petites pattes, dont la structure est souple, et non pas rigide comme les robots qu’on a l’habitude de voir.

Il possède une petite particularité : une fois sa mission accomplie (exploration d’un site à haut risque par exemple, ou collecte et envoi d’informations) ou s’il est découvert par l’ennemi, dans le cas d’une mission militaire.

Il va disparaître presque sans laisser de traces et se liquéfier. Pour cela, il lui suffit de s’exposer aux rayons UV et à la chaleur pendant une heure, ce qui va entraîner son processus de dégradation.

Il se transforme alors en flaque huileuse complètement inexploitable. Ce robot furtif est pour l’instant largement expérimental. Mais le potentiel de ces "robots mous" autodestructeurs est très intéressant.

Au-delà du domaine militaire, on peut imaginer des applications dans l’industrie, pour l’exploration de zones radioactives par exemple ou dans la santé, avec des minirobots souples à base de silicone qui pourraient réparer le corps humain avant de se dissoudre.

Des robots capables de surveiller la population

Ils prennent des formes et des tailles très diverses. En Chine par exemple, l’armée et la police utilisent désormais de faux oiseaux plus vrais que nature, équipés de caméras et de GPS. Ils sont tellement réalistes que même les vrais oiseaux s’y trompent. Il ressemble à un pigeon, ça vole comme un pigeon, ça a la couleur d’un pigeon mais en réalité c’est un robot.

Des sortes de drones, imitations plus vraies que nature de vrais oiseaux, qui vont passer complètement inaperçu dans le ciel.

Ces automates volent à 40 km/h, battent des ailes, virevoltent, plongent, bref ils reproduisent, selon leurs créateurs, 90% des mouvements d’un oiseau réel.

Ils sont même tellement réalistes que les autres oiseaux volent à côté d’eux sans y prêter attention, ce qui leur permet d’être quasiment indétectables équipés de caméras haute définition avec un système de stabilisation de l’image.

Ils permettent à l’armée et à la police de récupérer des images très précises – et très stables de certaines zones : les autorités s’en servent notamment pour aller surveiller les régions frontalières et particulièrement les séparatistes Ouïghours.

Et une modernisation d’une technique imaginée il y a bien longtemps : les premiers pigeons espions ont été testés par les Allemands dès la première guerre mondiale. En réalité, il s'agissait de vrais pigeons voyageurs équipés de minuscules appareils photos à déclencheur automatique.

Des recherches sur des robots insectes

Certains laboratoires travaillent sur des robots insectes, pas plus gros qu’une mouche.
Par exemple les "robobees", des "robots abeilles" conçus par des chercheurs de Harvard. C'est une sacrée prouesse technologique que ces microdrones, plus petits qu’une pièce de monnaie et qui pèsent moins d’un gramme.

Un chef-d’œuvre de miniaturisation : on voit à peine les ailes bouger en vol mais en fait elles réalisent 120 battements par seconde.

Ces robots miniatures sont une aubaine pour l’armée, pour les missions de reconnaissance ou d’espionnage en toute discrétion, mais ses créateurs imaginent aussi de les développer en essaims, qui pourraient, équipées de caméras et de capteurs servir à faire des cartes très précises du climat.

Ils peuvent également surveiller le trafic routier de façon presque invisible ou même pour polliniser les champs, et remplacer les vraies abeilles, qui disparaissent de plus en plus.

Anthony Morel