Attentats du 13-Novembre: la détresse de Sonia, qui a permis l’arrestation du terroriste Abaaoud

INFORMATION RMC - A la veille du troisième anniversaire des attentats de Paris et Saint-Denis, la femme ne supporte plus sa situation. Elle a adressé un courrier la semaine dernière à la Commission de protection et de réinsertion qui gère les témoins protégés et les repentis.
Elle estime que sa "vie quotidienne est impossible à tenir". Sonia, qui avait dénoncé le terroriste Abdelhamid Abaaoud après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, ne supporte plus les contraintes liés à son statut de témoin protégé.
Après avoir aidé la police à localiser le terroriste qui projetait de nouveaux attentats à La Défense, elle avait été déménagée puis laissée sans aide de l'Etat, sauf le loyer qui était pris en charge. Elle avait alors déjà dénoncé sa situation sur RMC.
A la veille du troisième anniversaire des attentats de Paris et Saint-Denis, la jeune femme a adressé un courrier la semaine dernière à la Commission de protection et de réinsertion qui gère les témoins protégés et les repentis, dont elle et ses proches ont été les premiers à bénéficié du statut.
Sa "vie quotidienne est impossible à tenir" dénonce-t-elle: depuis un an et demi, Sonia a bien une carte d'identité avec un nom d'emprunt mais pas de passeport avec son nouveau nom, et pas d'adresse postale fixe. Elle espérait une aide de l’Etat pour une formation ou un nouvel emploi mais elle a dû trouver un travail par ses propres moyens.
"Ils ont l’impression d’être encombrants"
Son avocate, Samia Maktouf estime sur RMC que "cela pose un problème pour sa sécurité car on ne sait pas qui elle côtoie dans ce travail sous-qualifié, trouvé par ses propres moyens. Qui nous assure qu'elle est aujourd'hui en sécurité? C’est pour ça qu’il aurait fallu qu’il y ait un accompagnement".
L'Etat paie encore son logement et Sonia touche aussi une indemnité mensuelle, 2.000 euros pour 5 personnes. Le but de ce type de programme est de l'aider à retrouver progressivement une complète autonomie. Mais la méthode est trop brutale pour cette témoin qui a risqué sa vie et celle de ses proches.
Pour les autorités, le but du statut de témoin protégé est de l’aider à retrouver progressivement une complète autonomie mais la méthode est trop brutale pour cette témoin. "Il y a une énorme pression par l’administration qui les pousse à s’insérer, ils ont l’impression d’être encombrants" dénonce son avocate.
Il y a quelques mois, la Commission a rappelé Sonia et ses proches à l'ordre suite à un manquement aux obligations de discrétion qu'ils doivent respecter. Des obligations trop contraignantes qu'ils dénoncent aujourd'hui.
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