La famille d'Adama Traoré refuse d'aller à l'Elysée et réclame des "actes" pas des "discussions"

La famille Traoré a refusé de rencontre la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, avant que "des actes de justices soient faits".
La famille d'Adama Traoré ne veut pas de "discussions dans un salon de thé de l'Elysée" mais "des actes", a déclaré sa soeur lors d'une conférence de presse mardi au lendemain de son refus de rencontrer la ministre de la Justice.
"On ne demande pas que des discussions se fassent dans un salon de thé de l'Elysée, on demande que des actes de Justice soient faits", a déclaré Assa Traoré, dont le frère Adama, jeune homme noir de 24 ans, est mort le 19 juillet 2016 après son interpellation par des gendarmes. Lundi, la ministre de la Justice Nicole Belloubet a proposé à la famille de les rencontrer, ce que cette dernière a refusé.
"Nous refusons le rendez-vous avec la ministre de la Justice", a-t-elle dit devant une fresque réalisée par l'artiste JR en hommage à son frère et à George Floyd, un Afro-américain tué par un policier blanc le 25 mai à Minneapolis. "Si elle veut rencontrer quelqu'un, c'est le procureur, si quelqu'un doit être convoqué ce sont les gendarmes."
"Ma cliente demande seulement au garde des sceaux d'agir auprès des procureurs de manière générale sur les nombreux dossiers de violences policières traités à Paris ou les forces de l'ordre ne sont quasiment jamais poursuivis. Madame Traoré n'est pas juriste, elle demande d'agir, mais dans le respect de la séparation des pouvoirs", a précisé son avocat, Me Yassine Bouzrou.
L'IGPN et IGGN dissous ?
Assa Traoré, auprès de qui avait pris place le réalisateur Ladj Ly, dont les élèves ont réalisé la fresque avec JR, a aussi appelé à une "mobilisation nationale samedi prochain dans la rue". Le comité ne participera, par contre, pas aux manifestations mardi pour saluer la mémoire de George Floyd et "combattre le racisme dans la police, à l'appel notamment de SOS Racisme.
Le 2 juin, à l'appel de la famille d'Adama Traoré, environ 20.000 personnes avaient manifesté pour la "vérité et la justice" dans l'affaire Traoré, mais aussi contre les violences policières en général.
Le comité Adama demande aussi "que toutes les techniques d'immobilisation soient formellement interdites". "Nous demandons à ce que la police française soit réformée", a encore ajouté Assa Traoré, et que l'IGPN et l'IGGN soient dissous pour être remplacées par des "corps extérieurs". Lundi, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a annoncé quelques mesures pour l'amélioration de la déontologie policière, dont l'abandon de la méthode d'interpellation dite de l'étranglement.
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