Belgique: une télé-réalité pour permettre à plusieurs inconnus de faire un enfant ensemble fait polémique
C’est une nouvelle télé réalité un peu particulière. En Belgique, une nouvelle émission intitulée "Je veux un enfant", diffusée sur la chaîne flamande VTM propose d’aider des personnes qui ne se connaissent pas à avoir un enfant ensemble. Il s’agit de personnes ne pouvant avoir d’enfants pour des raisons sociales mais aussi médicales ou de personnes souhaitant avoir un enfant mais sans avoir de lien avec les parents biologiques.
Le concept est simple : se faire rencontrer deux personnes qui ne se connaissaient pas avant et de les laisser faire un enfant ensemble afin de devenir "coparents". Et des cas de figure particuliers pourraient apparaître. Quatre personnes pourraient devenir parents dans le cadre de deux couples homosexuels se rencontrant. Un système qui n’existe pas dans le droit belge mais que l’émission est prête à inventer.
Outre-Quiévrain, le concept fait scandale: "Avoir un bébé, ce n’est pas comme acheter une maison ou trouver un partenaire de vie", a fait savoir le Ministre flamand des Affaires bruxelloises, des Médias et de la Jeunesse, Benjamin Dalle. "Ça me retourne l’estomac. 1000 enfants qui sont déjà nés attendent des parents d’accueil. Quand ferons-nous un programme pour ça?", a lancé sur Twitter Lorin Parys, le vice-président de la Nouvelle Alliance Flamande (N-VA).
Un flop annoncé?
Et en France aussi l'émission fait jaser: "C'est scandaleux", s'indigne Pierre Rondeau sur le plateau de "Estelle Midi". "On ne parle pas de biens de consommation mais d'enfants et d'être humains. On a le sentiment que les co-parents vont gagner le droit d'éduquer un être vivant. Ce n'est pas un chat ou un chien c'est un bébé. On est dans l'idée que l'être humain est le produit d'une émission", ajoute l'économiste du sport.
D'autres concepts un peu partout dans le monde avaient déjà étonné: "Il y a quelques années en Russie, il y avait un projet d'émission où les téléspectateurs pouvaient voter pour la liberté conditionnelle de prisonniers encore incarcérés", rappelle Thierry moreau. "Je pense que cette émission belge n'ira pas très loin et fera un flop", prédit-il.
Du côté des producteurs de l'émission, on plaide pour la lutte contre le vide juridique: "Celui qui souhaite se lancer là-dedans aujourd’hui doit tout apprendre par lui-même. Il n’y a pas de cadre pour ça. Nous espérons changer cela, en permettant aux parents d’être guidés par différents experts”, a assuré à 7sur7 Lander Kennis, créateur de contenu pour PIT, la boîte de production qui finance le programme.
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