Adolescent torturé dans une cité de Marseille: "S’il y avait eu un grand frère pour lui parler, on n'en serait pas arrivé là"

Un jeune homme de 16 ans torturé au chalumeau dans une cave de la cité Félix-Pyat à Marseille.
Selon La Provence, qui a révélé cet acte de barbarie, l’adolescent, connu des services de police pour trafic de stupéfiants, vendait de la drogue dans la cité, ce qui aurait énervé d’autres dealers. Une enquête a été ouverte pour "violences accompagnées ou suivies d’actes de torture ou de barbarie et séquestration" mais aucune interpellation n’a eu lieu pour le moment.
Après cet acte, le collectif "Trop jeune pour mourir" a demandé la réintégration des "grands frères" dans les quartiers sensibles. Ces médiateurs avaient été créés en 1983, mais avaient été arrêtés en 2007 sous Nicolas Sarkozy. Cependant face à l’explosion de la violence dans certains quartiers notamment liée au trafic de drogue.
Un manque de moyens
Pour Hammou Hassen, fondateur du collectif "Trop jeune pour mourir" un tel drame aurait peut-être pu être évité avec la présence de référents dans la cité.
"Ce jeune, qui ne venait pas, des quartiers nord de Marseille, on aurait pu lui dire ‘oh gamin, tu es dans une cité qui vit une violence extrême. Tu as conscience de ce que tu fais là?’ Peut-être que s’il y avait eu un grand frère pour lui parler, on n'en serait pas arrivé là. Parfois, on peut rattraper des situations in extremis", affirme-t-il.
S’il estime que le gouvernement actuel est engagé sur la question des quartiers, il regrette le manque de moyen. "A force de dire qu’on n’a pas les moyens, on abandonne ces territoires sous tous les aspects. Si on ne fait rien, ce sont les dealers qui vont faire la vie des cités. Ils organisent des matchs de foot, avec des Playstation à la clef, et ils achètent la paix sociale avec ça", explique-t-il.
Outre ces médiateurs, beaucoup estiment qu’une responsabilisation des parents doit avoir lieu. Une question urgente pour le collectif.