Attentat de Nice: "Même si on avait la politique migratoire la plus dure du monde, l'assaillant aurait trouvé le moyen de passer"

Une nouvelle attaque a fait trois morts jeudi à Nice. Un homme a pénétré dans la cathédrale Notre-Dame de la ville tuant un sacristain et deux femmes qui se trouvaient dans l'édifice religieux. L'assaillant, un Tunisien de 21 ans armé d'un couteau, a été neutralisé et gravement blessé par la police. Selon les premiers éléments, il serait arrivé début octobre sur le territoire français après être entré en Europe via l'île italienne de Lampedusa, point d'arrivée de nombreux migrants qui tentent la traversée de la Méditerranée depuis l'Afrique sur des embarcations de fortune.
Dans la foulée, certaines voix à droite ont pointé du doigt un laxisme aux frontières: "Pourquoi notre pays est ouvert à tous les vents ? Pourquoi on continue de laisser entrer des gens qui représentent un danger pour la France et les Français ?", s'est interrogé sur BFMTV Jordan Bardella, le vice-président du Rassemblement national.
"On a un état passoire et un territoire passoire"
Un avis partagé par Barbara Lefebvre qui estime que la fin des contrôles aux frontières et la politique européenne en matière d'immigration ont une responsabilité dans le drame: "On a un état passoire et un territoire passoire. Schengen a un problème. L'Union européenne nous impose des lois. Notre droit national est en dessous du droit européen", dénonce-t-elle sur le plateau des "Grandes Gueules".
L'image de la passoire pour illustrer les contrôles aux frontières de l'Europe est souvent reprise par l'extrême-droite. Pourtant en février 2017, lors d'un vote au parlement européen pour le renforcement des contrôles aux frontières de l'espace Schengen alors que l'Union européenne faisait face à plusieurs attentats sur son territoire, Marine Le Pen la présidente du Rassemblement national s'était abstenu à l'instar d'autres élus du parti. Gilles Lebreton lui, avait carrément voté contre la résolution qui avait pourtant été adoptée.
Malgré son adoption, cette règle ne semble pas pouvoir empêcher les candidats à l'exil de rentrer sur le territoire de Schengen: "Cela ne sert à rien les frontières. À chaque fois qu'on a fermé les frontières, on a renchéri les passeurs. C'est devenu la troisième mafia au monde après la vente d'arme et la drogue. On en a fait une super mafia!", explique Isabelle Saporta.
"On est ciblés en France spécifiquement"
"Si on faisait en sorte que les choses soient plus dures à obtenir en France, on aurait une politique migratoire plus importante. Après pour les terroristes c'est différent", juge de son côté Ali, auditeur des "Grandes Gueules" et chef d'entreprise en Seine-et-Marne.
"On est ciblés en France spécifiquement. Le Tunisien qui est arrivé en France, je n'ai pas l'impression qu'il soit venu pour s'intégrer et chercher du travail. Cet individu, a priori, il est venu commettre un attentat. Même si on avait la politique migratoire la plus dure du monde, il aurait trouvé le moyen de passer et il aurait agi avec tout ce qu'il trouvait pour frapper", estime-t-il.
Selon ses proches, l'assaillant de Nice s'était tourné vers la religion et isolé ces deux dernières années, rapporte l'AFP. Vendredi, un homme soupçonné d'avoir échangé avec le terroriste la veille de l'attaque, a été placé en garde à vue.