Droit de retrait à la SNCF: "Si le conducteur du train avait été assommé ou mort, il n’y aurait aucun survivant", dénonce Anasse Kazib
C’est un week-end très compliqué qu’ont connu les usagers de la SNCF. De nombreux cheminots ont exercé leur droit de retrait provoquant d’importantes perturbations sur le trafic ferroviaire tout au long du week-end.
À l’origine de ce droit de retrait, un accident de train dans les Ardennes qui a fait 11 blessés. Le conducteur du train, lui-même blessé était seul à bord du train. Les cheminots ont dénoncé un manque de sécurité et réclament que des contrôleurs soient systématiquement à bord.
Alors que certains, dont le patron de la SNCF, Guillaume Pepy, ont dénoncé un droit de retrait "abusif", pour Anasse Kazib, cheminot syndiqué chez Sud-Rail, ce droit de retrait est parfaitement légitime.
"Si sur ce drame-là, le conducteur du train avait été assommé ou mort, tout le monde serait mort, il n’y aurait aucun survivant, j’en suis quasiment certain", affirme-t-il.
"Détournement du droit de retrait", selon Edouard Philippe
Il fait notamment l’éloge du courage et du sang-froid du conducteur du train qui a porté secours à certains blessés. "Ce collègue, Benoît, c’est un héros, et Edouard Philippe au lieu d’aller se pavaner à gare de l’Est, d’aller faire de la communication, il ferait mieux d’aller rendre visite à ses onze blessés et à ce conducteur-là", précise-t-il.
Le Premier ministre lui s’est plutôt placé du côté de la SNCF et de Guillaume Pepy puisqu’il a dénoncé un "détournement du droit de retrait qui s’est transformé en grève sauvage". Selon la SNCF, une nette amélioration du trafic est constatée ce lundi.
Dans l'ensemble, les trains Ouigo circulent "normalement", de même que les TGV, selon la SNCF. Les TER, trois trains sur quatre, et les Intercités, deux trains sur trois, continuent à être impactés, au quatrième jour de ce bras de fer entre syndicats et direction autour du "droit de retrait".