"Il faut respecter la mémoire de Steve et rester en retrait par rapport à ça": une "gilet jaune" appelle à ne pas manifester samedi

La préfecture de la Loire-Atlantique a décidé d’interdire tout rassemblement en mémoire de Steve Maia Caniço dans une grande partie du centre-ville de Nantes ce samedi. Le jeune homme avait disparu lors d’une intervention controversée des forces de l’ordre le soir de la Fête de la musique. Son corps a été repêché dans la Loire lundi soir, soit près de cinq semaines après la date de sa disparition.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs appels ont été lancés depuis quelques jours. "Afin de garantir l'ordre public, le préfet a pris la décision d'interdire tout rassemblement dans une grande partie du centre-ville de Nantes le samedi 3 août de 10h à 20h. Un dispositif de sécurité adapté, réactif et mobile, sera déployé pour prévenir les violences, protéger le centre-ville et procéder, le cas échéant, aux interpellations des fauteurs de troubles", a indiqué, jeudi soir, la préfecture dans un communiqué.
"Respecter la mémoire de Steve"
Parmi ces appels à manifester, certains ont été lancés par des "gilets jaunes". Cependant pour Sandrine, femme de policier et "gilet jaune", des rassemblements non pas lieu d’être.
"Il y a un moment pour tout. La mort de Steve, c’est quand même quelque chose d’important, de très grave. Par contre pour nous, maintenant, il est temps de respecter aussi la mémoire de Steve et de rester en retrait par rapport à ça et que la préfecture puisse autoriser la marche blanche dans toute sa simplicité", explique-t-elle.
Selon elle, il faut également que le dialogue entre la population et les forces de l’ordre qui n’existe plus aujourd’hui. "Je fais un appel aux ‘gilets jaunes’, pour une fois, nous devons respecter la mémoire. S’ils ne savent pas le faire, c’est dommage, ça casse le mouvement, ça casse nos revendications. Alors ne venez pas manifester à Nantes, et laissez cette petite marche blanche que les amis veulent faire", demande Sandrine.
Plusieurs appels à manifester donnaient rendez vous dans le centre-ville de Nantes, samedi à 13 heures. Le préfet de Loire-Atlantique a assuré que le dispositif policier serait conséquent pour contenir tout débordement.