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"Ils pourraient subir des traitements inhumains et dégradants": l'inquiétude de l'oncle de deux enfants détenus en Syrie

Il a déposé une requête devant la Cour européenne des droits de l'Homme mardi matin. Il veut que sa soeur, qui avait rejoint Daech soit jugée en France et que ses neveux soient rapatriés par l'État français.

Il a vécu l’offensive turque contre les Kurdes au nord de la Syrie avec une grande angoisse. Amine Elbahi a toujours une sœur et deux neveux de deux et trois ans retenus dans le camp kurde d'Al-Hol. Si ce camp est resté en dehors de la zone de combat, la situation dans le pays l’a incité à attenter une action en justice. 

Il a déposé ce mardi matin une requête devant la Cour européenne des droits de l’Homme pour "empêcher l’envoi d’enfants en Irak où ils pourraient subir des traitements inhumains et dégradants", explique-t-il au micro des Grandes Gueules. 

Il souhaite que sa sœur soit rapatriée en France pour être jugée.

"Ma sœur s’est radicalisée. Elle a été recrutée par des personnes connues des services de renseignement et qui l’ont acheminé sur zone en Syrie. Il ne faut pas dénier la part de responsabilité individuelle, car il y a eu une part de volonté pour partir en Syrie. Elle a fait partie de l’organisation État islamique et elle a été arrêtée par les Kurdes. Ses enfants sont nés là-bas d’un mari, combattant de l’État islamique", détaille-t-il.

Pression populaire

S’il affirme que sa sœur a une part de responsabilité et doit être jugée pour cela, pour lui, les enfants sont des victimes et la République française doit les sauver.

"Il y a une situation d’urgence. Les enfants détenus dans ces camps assistent à des scènes d’horreur. Il y a 10 Françaises et 25 enfants français qui ont quitté le camp d'Al-Naïssa. Parmi ces femmes, il y en a qui ont rejoint l’État islamique et je ne veux pas que les adultes détenus dans des camps en Syrie soient en liberté. Je veux que ces adultes soient jugés et c’est pour cette raison que j’ai déposé cette requête", indique-t-il.

Il dénonce l’attitude d’Emmanuel Macron qui n’a pas tenu ses engagements face à la pression populaire. En effet, le président de la République s’était engagé à rapatrier des enfants de djihadistes français. Mais face à un sondage où la majorité des personnes sondées se sont prononcées contre un rapatriement, il a cédé. 

Guillaume Descours