Incivilités: "Les forces de l’ordre n'ont aucune consigne pour faire respecter la loi", assure le maire de Cannes

C'est le cheval de bataille de David Lisnard, auteur de "Refaire communauté pour en finir avec l'incivisme". Le maire de Cannes est en lutte contre les incivilités et estime sur le plateau des GG que "le manque de savoir-vivre est devenu une nouvelle norme sociale". Pour lutter contre les dégradations, il estime qu'il est important d'éduquer au mieux les Français.
S'il assure que les incivilités dans l'espace public ne sont pas l'apanage d'une catégorie sociale plus qu'une autre, il estime que les citoyens ont perdu la notion de respect de l'espace public: "Il y a une spirale infernale. Il y a eu une montée en puissance de l’individualisme mal dévoyé qui a fait considérer qu’on était plus co-responsable de l’espace public mais consommateur: 'Je paye de l’impôt, quelqu’un balaye pour moi'", explique-t-il.
"Sanctions, éducation, sensibilisation"
Il a également dénoncé la "lâcheté politique", dans l'application des sanctions: "Il y a eu aussi une forme de clientélisme et de lâcheté politique qui fait qu'on ne veut pas sanctionner ces infractions. Cela créer des sentiments très violents, notamment chez la classe moyenne où dès qu'on fait un excès de vitesse on est sanctionné, alors qu'on ne l'est pas lorsqu'on dégrade le mobilier urbain", assure-t-il.
Pour David Lisnard, il faut "des sanctions, de l'éducation, de la sensibilisation et créer de la culture et de l'éducation artistique et renforcer le sentiment d'appartenance au même groupe", pour lutter contre les incivilités dans l'espace public. "Il n'y a aucune consigne transmises aux forces de l'ordre nationale pour faire respecter la loi", a-t-il conclu. Les municipalités ont durci leur politique de répression pour tenter de lutter contre ces incivilités. Depuis 2016 à Paris, jeter son mégot par terre peut coûter 68 euros. En 2017, 21.000 procès-verbaux pour ce type d'infraction ont été dressés dans la Capitale.