RMC

J’ai commencé par un graphique, dans ma chambre au mois de mars: comment Guillaume Rozier a fondé le site Covid Tracker

TEMOIGNAGE RMC - Le site, devenu une référence en pleine épidémie, collecte une multitude de chiffres sur la pandémie de Covid-19 et propose des data-visualisations, pour mieux comprendre l'épidémie. Il était dans les "Grandes Gueules" ce lundi.

“J’ai commencé par faire un graphique, dans ma chambre au mois de mars”. C’est comme ça que Guillaume Ronzier a créé le site Covid tracker, sur lequel on peut retrouver un grand nombre de statistiques liés à la pandémie du Covid-19.

“Je n’ai absolument pas eu pour ambition de concurrencer, d’autres sites, le gouvernement, où de créer un site où des millions de personnes viendraient chaque jour. En fait, le 6 mars, je voulais voir comment se comportait la France par rapport à l’Italie. 
À cette époque on parlait très peu du coronavirus en France et j’avais envie de voir, alors que la situation était tendue en Italie, si la France était épargnée ou pas. Et je me suis rendu compte que pas du tout. On avait 8 ou 9 jours de décalage, mais on avait la même croissance exponentielle. Et donc ce graphique, je l’ai partagé à ma famille, amis. Ils ont tous voulu des mises à jour avec de nouvelles données. 
Et donc à un moment donné, j’ai trouvé ça un peu pénible de refaire le graphique tous les jours, donc j’ai créé une page internet, j’ai mis le graphique dessus, et j’ai donné le lien au gens pour qu’il puisse le consulter par eux-mêmes”, détaille-t-il au micro des Grandes Gueules.

De ce simple graphique est donc né un site où aujourd’hui, on peut trouver de multiples chiffres sur la pandémie. Cependant, il affirme que ce ne sont pas des données brutes. Il y a des analyses, des mises en contexte faites par les algorithmes qu’il a créé.

Une visualisation de l'évolution des variants à venir?

Il affirme par ailleurs ne pas essayer de ne pas rendre plus grave l’épidémie que ce qu’elle est ou de juger les décisions politiques. 

“Je reste dans l'analyse de données et je ne commente pas s’il faut confiner ou pas par exemple. Je ne pense pas que ce soit mon rôle ou mon domaine de compétence. L’initiative en fait, elle a commencé de manière égoïste, c’est que moi-même, j’avais envie de comprendre la réalité de l’épidémie, la réalité des chiffres. Et ensuite, je me suis dit, il faut que je partage ça avec d’autres gens”, assure-t-il.

Il précise par ailleurs que tout le code source du site est en “open source”. “C’est-à-dire que ces chiffres sont publics, que chacun peut les consulter, vérifier qu’il n’y a pas de manipulation etc.”, précise-t-il.

>> A LIRE AUSSI - Menace des variants du Covid-19: la direction générale de la Santé publie une "note urgente" et annonce un nouveau protocole plus strict

Pour la suite, il espère que Santé Publique France va publier des chiffres sur le nombre de cas de variants chaque jour en "open data". Il explique que ça permettrait de visualiser et comprendre la progression des variants. 

Guillaume Descours