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Jean-Marie Le Guen: "Le PS a vécu, je suis dans la majorité présidentielle"

Invité des Grandes Gueules ce lundi au lendemain du premier tour des législatives, Jean-Marie Le Guen, ancien secrétaire d'Etat et député socialiste sortant de la 9è circonscription de Paris, a, entre autres, estimé que le Parti socialiste est "très clairement" en fin de cycle. "Je crois que l'on n'a plus rien à faire, y compris physiquement, dans les locaux de la rue de Solférino", a-t-il ajouté.

Jean-Marie Le Guen est amer. Au lendemain du premier tour des élections législatives et alors que la gauche a subi une claque historique (la gauche PS-PRG-DVG n'a recueilli que 9,51% des voix, NDLR) l'ancien secrétaire d'Etat ne mâche pas ses mots. Pour lui, le PS est "très clairement" en fin de cycle: "Cela vient après d'autres éléments, moins quantitatifs que qualitatifs, explique-t-il ce lundi dans les Grandes Gueules. Ce que l'on a vu pendant cinq ans, le fait que le PS est déchiré, qu'il y a eu une fronde importante qui l'a quasiment impuissantée (sic) pendant cinq ans… Des frondeurs qui se font balayés mais qui continuent à donner des leçons, qui continuent à avancer vers le mur, en klaxonnant fort".

Jean-Marie Le Guen estime aussi que "le Parti socialiste a vécu" mais que "les idées, l'histoire, les valeurs de ce qu'est le socialisme démocratique, ancrées depuis le milieu du XIXème siècle dans le pays, il faut encore les faire vivre, à condition que l'on sache les adapter". Pour cela, il considère qu'il faut "faire un choix". "Moi, très clairement, je suis dans la majorité présidentielle, assure-t-il. C'est là où se passe le mouvement. La France insoumise, qui d'ailleurs un jour sur deux ne se réclame pas de la gauche, (…) s'inspire d'une certaine forme de populisme latino-américain débridé. Inspiration philosophique dans laquelle je ne me reconnais évidemment absolument pas".

"Il faut savoir se renouveler"

"Ce courant politique, qui a pour l'instant les faveurs d'une partie de la gauche, n'est pas conciliable avec ce que je pense du réformisme, de la social-démocratie, de la tradition européenne de cette gauche réformiste, poursuit encore Jean-Marie Le Guen. Il faut donc que cette gauche réformiste vive dans le cadre de la majorité présidentielle, en apportant ses propres valeurs, ses propres remarques". (…) Pour l'ancien secrétaire d'Etat, "au Parti socialiste, il y aura toujours des gens qui vont jouer 'canal historique'. Mais moi je crois que l'on n'a plus rien à faire, y compris physiquement, dans les locaux de la rue de Solférino. Tout ça, c'est toute une époque qui ne correspond plus à l'époque. Il faut donc savoir se renouveler". (…)

Et le député sortant (qui ne se représentait pas) de la 9ème circonscription de Paris d'insister: "Très largement, notre électorat est passé chez En Marche! Il n'y a pas de mystère. Pourquoi? Parce que les gens veulent une gauche réaliste et imaginent qu'Emmanuel Macron va être porteur de ces valeurs". (…) "Je suis dans le 13ème arrondissement de Paris, je vais créer une nouvelle gauche dans le 13ème arrondissement, indique-t-il. On réfléchira avec les citoyens qui pensent qu'il faut peser sur ce que fait Emmanuel Macron. Il faut passer des compromis. J'assume le fait que l'on doit passer des compromis avec des gens du centre-droit. Ça ne me choque pas. Mais, en même temps, il faut que l'on soit nous-mêmes et que l'on sache faire vivre nos priorités et nos sensibilités".

M.R avec Les Grandes Gueules