Journée sans portable: "Les études montrent qu'on est surtout accro à l’autre", explique Michael Stora, psychologue spécialiste des addictions

Une étude américaine a démontré que l'utilisation des portables se base plus sur leur aspect ludique. Mais selon le psychologue, le portable renforce également d'autres types d'addiction.

Du matin au soir, le téléphone portable ne nous quitte plus. Selon une étude Elabe, un Français sur deux affirme regarder son téléphone toutes les 10 minutes. Alors que notre consommation d’écran n’a jamais été aussi grande, il a été instauré une journée sans portable qui tombe ce jeudi. 

Cependant pour le psychologue spécialiste des addictions, Michael Stora, ce n’est peut-être pas forcément au téléphone que nous sommes accros. En effet, ce qui est le plus utilisé, ce sont les SMS et les réseaux sociaux, qui permettent d’échanger avec l’autre. 

"Lorsqu’on perd son téléphone, on s’aperçoit à quel point, on se retrouve dans une situation de détresse. Et les études montrent que paradoxalement on est surtout accro à l’autre que ce soit son amoureux, son amoureuse qui nous envoie un SMS et qui ne nous répond pas tout de suite et là se passe tout d’un coup un drame absolu. Ou le grand autre, c’est-à-dire tous les likes des réseaux sociaux", analyse-t-il. 

Le portable, le nouvel assistant personnel

Autre type d’addiction que le portable vient renforcer: l’addiction au travail. En effet, selon le psychologue, cette addiction existait bien avant l’avènement du smartphone, pour le portable est devenu une sorte d’assistant personnel. 

"Le portable va venir amplifier ce que certains appellent le burn-out digital et on peut s’en inquiéter", estime-t-il.

Outre ces addictions, la manière de fonctionner de certains réseaux sociaux comme Snapchat par exemple pousse à une utilisation toujours plus forte de la part de l’utilisateur. 

Guillaume Descours